PHILOMÈNE BOIVIN est née à Chambord, le 22 décembre 1875.
C'est la troisième fille dans la famille. Ses soeurs jumelles Léda et Amanda auront
deux ans en janvier et c'est dans ce village natal que Philomène passera son enfance
et fréquentera l'école avec ses soeurs. Ses parents, modestes cultivateurs demeurent
sur une ferme non loin de celle des grands-parents.
LA GRANDE VILLE
Comme toutes les jeunes filles d'alors, Philomène et ses soeurs travaillent
de bonne heure et sont servantes ou gardiennes d'enfants. Avec les années, d'autres
enfants font leur apparition au sein de la famille et ce sera d'abord un garçon, Théophile
puis Zénaïde, Délia et Marie. Les jumelles ont près de 17 ans et travaillent maintenant à
Montréal. La famille quittera Chambord vers 1890 pour aller les rejoindre.
Philomène a environ 15 ans, Théophile 14 ans, Zénaïde 12 ans, Délia 10 ans et Marie 2 ans.
C'est dans la paroisse Notre-Dame-de-Grâces à Hochelaga que la famille Boivin demeurera
quelques années.
LES " STATES "
Alice, la dernière de la famille est née le 24 juillet 1892. Puis, répondant à l'appel des
États-Unis, plusieurs familles canadiennes passent les frontières pour aller travailler dans
l'état du New-Hampshire, C'est précisément à Manchester que la
famille Boivin logera.
Les jumelles Léda et Amanda ainsi que Philomène travailleront dans les filatures comme
"weaveuses" et Théophile dans une manufacture de chaussures. Délia se souvient d'avoir
travaillé également à préparer les bobines qui servaient eu tissage. Puis, Léda et Amanda
se marièrent le 6 mai 1894 et ce fut ensuite Zénaïde le 16 mai 1897.
UN PRÉTENDANT
On raconte que Philomène fit une promenade au Canada en 1895 avec la jeune Alice alors âgée
de trois ans. Elles vinrent à
Stadacona chez leur oncle et tante, Alfred Denault et Obéline
Morin. Là, elle fit la connaissance de Joseph Bouchard, frère d'Émile, et
futur époux de sa soeur Délia qui lui aurait parlé de mariage... écrit quelques lettres à son retour aux États-Unis...
mais cette idylle prit fin.. le coeur a ses raisons...
RETOUR AU PAYS
La famille revint au Canada vers 1898 alors que la guerre sévissait et impliquait les États-Unis
tout comme le Canada. C'est à Saint-François-de-Sales que demeurera maintenant la famille
Boivin, sur une ferme non loin du village, côté-est, représentée aujourd'hui par celle
de Jos. Pagé. Théophile travaille sur la ferme aidant son père malade depuis plusieurs années.
INCENDIE À BEAUDET EN 1903
Délia se mariera le 13 août 1900 et ira demeurer à Beaudet puis à Pearl Lake.
À la naissance de leur fille Anita, en mai 1903, pendant que Délia se trouvait à
St-François-de-Sales, un incendie le long de la ligne détruisit leur campement de
Beaudet.
C'est de justesse que Philomène fut transportée en sécurité par les sectionnaires
qui s'y trouvaient. Ils ne purent rien sauver et dans ce départ précipité Philomène a
vait oublié d'apporter le petit porte-monnaie qui contenait ses modestes économies.
Philomène se fait sa compagne fidèle et passera plusieurs années avec ce jeune ménage.
Ce sera une aide précieuse pour sa soeur Délia qui bénéficiera de ses bons services
pendant les dix années que le couple passera le long de la ligne du chemin de fer.
JOSEPH THIBEAULT
Philomène travaille aussi au Sanatorium de Lac Édouard où elle se fait
la grande amie de Mlle Down la directrice. Une autre qui a su apprécier ses bons services.
Puis, elle devient ménagère pour le Curé Girard au presbytère de Saint-François-de-Sales.
L 20 avril 1913 elle épouse Joseph Thibeault né à Chambord le 29 août 1873.
Il est le fils de Jean-Baptiste Thibeault et Marie-Louise Duchêne demeurant au
rang «Les Sables> à Chambord. Il était veuf depuis quelques années et de
cette union étaient nés 3 endants: Marie, Desneiges et François-Nil.
LA FAMILLE
Philomène se dévoue auprès d'eux comme l'eut fait leur propre mère et la vie familiale
reprend son cours. Ils demeurent au village de Chambord, sur une ferme et c'est là que
naquit leur unique fille Marguerite, le 13 avril 1914. Elle grandira avec
son demi-frère et ses demi-soeurs, fréquentera l'école du village et y fera également
sa première communion. Puis, en 1922, ils viennent s'établir sur une ferme au rang 7
de Saint-François-de-Sales. Marguerite a 8 ans. Marie épousera Émile Girard et
Desneiges, Thomas Meunier de Chambord. François-Nil prendra pour femme Aimée-Rose Guay.
Le grand-père Jean-Baptiste Thibeault est décédé en décembre 1925 et c'est eu printemps
que Marguerite fera sa communion solennelle à l'église. Puis, elle demeurera avec
ses parents, les secondant aux divers travaux domestiques.
MARIAGE DE MARGUERITE
Le 31 mars 1937, elle épouse Michel Vautour. Le couple demeure à la
maison paternelle et Michel contribue largement à soulager la tâche de son beau-père.
Il travaille aussi en forêt pour le compte de Oswald Blanchette, leur oncle. N'ayant pas
d'enfant, le couple fit l'adoption d'un garçon du nom d'Yvon. Il sera bien choyé de
ses parents tout comme de ses grands-parents.
LA MALADIE
En juin 1944 est décédé Joseph Thibeault à l'âge de 71 ans. Puis la maladie s'infiltre
de nouveau dans le foyer et cette fois, c'est Michel qui est atteint du diabète. Cependant,
par les soins multiples, il parvient contrôler les progrès de la maladie pendant quelques années.
UNE VIE DE DÉVOUEMENT
Pour Philomène, le poids des années se fait malheureusement sentir. Son empressement
à rendre service, son dévouement inlassable pour les malades qui tant de fois eurent recours
ses services, ajoutés aux soins maternels prodigués auprès des enfants de son foyer
contribuèrent largement à lui mériter l'estime de la famille et de son entourage.
Une vie remplie d'abnégation et de nombreux sacrifices s'éteint le 27 août 1957 où Philomène
quitte la famille à 82 ans.
MICHEL VAUTOUR
Michel , le mari de Marguerite fait plusieurs séjours à l'hôpital
afin de recevoir les soins nécessaires pour le diabète qui le mine graduellement.
Il faut être courageux pour supporter ces épreuves qui s'enchaînent... il faut être résigné
chrétiennement aussi pour quitter les siens à 51 ans... Michel est décédé le 9 juillet 1958.
WILFRID BILODEAU
Marguerite se remarie le 27 novembre 1958 à Wilfrid Bilodeau qui, après quelques
années, reconstruira la demeure familiale au village non loin de l'église. Leur fils Yvon
est maintenant marié à Bertha Deschênes et demeure à Saint-François-de-Sales.
Ainsi se termine aujourd'hui, l'histoire de la famille de Philomène Boivin et Joseph Thibeault.