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Kovalam

21 décembre 2010 - Kovalam et le sud

Nous sommes à Kovalam.  Jusque dans les années 60, Kovalam n’était qu’un petit village de pêcheurs assoupi, aux ruelles étroites et aux maisons à toits de chaume.  Elle devint une station prisée par les hippies.  Désormais il attire aussi les célébrités qui y viennent dans leurs avions privées.

Aujourd’hui, les plages du village deviennent des cours pour de grandes chaînes d’hôtels de tous genres.  Nous sommes dans un 3 étoiles et demi... Soma devient un petit paradis pour nous quatre.  Kovalam conserve son charme et est, dit-on, l’une des plus belles stations balnéaires de l’Inde.

Deux caps rocheux bordent la baie naturelle et y encastrent des plages magnifiques, dont celle où nous avons la chance de nous y baigner.

J’avais oublié mon sac à dos bleu où mes notes de voyages s’y trouvaient.  Me revoilà à nouveau en possession de ce sac qui recèle mes trésors à usages quotidiens.

Nous expérimentons une deuxième averse en Inde.  Celle-ci danse devant nous dans une marre d’eau alors que notre chauffeur est disponible au 2e étage, que la femme de ménage termine le service à notre chambre, que le serveur nous apporte notre repas du midi sous la véranda de notre appartement et que l’agent de sécurité surveille que notre tranquillité ne soit pas dérangée.  Un paradis!

Ici, mes miroirs se retrouvent dans la nature plutôt que dans les gens : l’odeur de la terre mouillée mêlée à celui de la  mer me donne une sensation d’exotisme très sensuel.  J’admire les feuilles des plantes qui accueillent toute cette eau inattendue.  Les corneilles croassent et semblent se transmettre leur expérience de douche matinale.

Nous revenons, tous les quatre, d’un deuxième soin ayurvédiques.  Nous sommes déguisés en plante verte avec cette robe imbibée d’huile et notre tête enturbannée qui termine notre nouveau modèle santé.

Hier, j’ai opté pour un « marma ».  Une tonne d’huile sur la tête et tout le corps.  Rami a débuté le message, mon corps en position assise sur un tabouret (en recherche d’équilibre), elle débute en déposant un tas de cendre sur ma tête huilée à outrance.

Avec de l’huile chaude, Raymonde frite, elle imbibe tout mon corps.  Elle taponne ma tête légèrement comparé au massage à Udaipur où ma « cabesa »  ne faisait qu’un beau rond.  Ensuite les épaules et les bras.

Elle me fait allongée sur une table où un massage intégral m’attend.  Quel bonheur!  Mais aujourd’hui j’ai choisi le style « rejuvénaissance »!  Ce fut du sport.  Rami à nouveau, se balance au bout d’une corde, afin de garder un certain équilibre, en massant mon corps dans son entier, avec ses pieds.   L’expérience vaut le prix de la chandelle.  Malgré une pression assez énergétique, la sensation demeure agréable.  Elle masse ainsi le dos et le devant.  Elle me demande si je pratique le yoga.  Pas depuis 1 mois, et ça parait… Mais quel délice malgré tout.  Malgré la présence de l’huile en quantité débridée dans mes cheveux et sur tout mon corps, j’adore!  Je crois que ma peau restera hydratée pour la prochaine année.  Claire, ma belle, tu m’as  bien dit ce qui m’attendait; mais rien de comparable ne pouvait exister dans mon esprit.  Quelle erreur de douter des qualificatifs employés lors de ton explication : une tonne d’huile chaude!!! Bon!

La pluie martèle maintenant les bananiers et les cocotiers.  Le son tambourine sur les noix de coco en autant de note de musique que de gouttelettes de pluie.  Quel délice!  Je suis bien loin des questionnements existentiels lors de mon séjour à l’Ashram.  Il n’en demeure pas moins que ce que j’ai compris à cet endroit, continue de se frayer un chemin dans ma vie quotidienne.  Cesser de servir les autres comme ça!  Penser à moi.  Personne ne me demande rien.  Chacun demeure responsable de ses besoins…. Bon, bon, bon! Me voilà repartie…

Mais quand même!  En recevant mes messages, un coq chantait à tout moment.  Comme dans la bible, je me référais au Christ renié trois fois par Judas!  Je choisis une autre version pour mon coq.  Il chante pour me saluer.  Il chante pour solliciter ma présence ici et maintenant! Il chante pour le plaisir d’être en vie et non en poulet Bar BQ. Bon!

C’est aussi tout ça l’Inde.  On se croirait dans un paradis perdu, non, nous sommes dans un paradis perdu à l’autre bout du monde, de mon monde, et la corneille croasse mon entendement.   Les vagues déferlent et roulent dans un mouvement de mantras naturels qui réconfortent mon esprit et mon corps.  Quel bonheur!

Une autre expérience aujourd’hui.  Je désirais manger du poulet tikka.  Oui, oui, les amis du voyage, vous lisez bien.  Mais voilà que l’averse qui dure déjà depuis une heure, empêche l’utilisation du four tandoori où cuisent les poulets tandoori et les pains naans rôtis.  C’est aussi ça l’Inde.

Clôde a surgi sur la plage alors que Guylaine et moi échangions sur ce que nous vivons en Inde.  Elle vient préparer la venue de son prochain groupe de 14 personnes en Inde du Sud.  Aujourd’hui, nous souperons avec elle, dans un petit resto sympathique du bord de mer, que Guylaine et Marcel ont déniché hier après-midi.

La pluie a cessé pendant que Pascal dort un peu et que Marcel gambade vers un temple ou je ne sais quoi.  Les repas servent aussi à échanger ce que nous avons vécu durant la journée.  Hier, j’ai pris du soleil et une démarcation rosée prouve qu’il était chaud.  Je me suis baignée dans la mer sous la surveillance de mon amie Guylaine.  Les vagues sont trop puissantes pour moi.  Je me retire.  Pascal, à ma demande, se baigne aussi.  Sa présence me sécurise beaucoup.

Il est déjà 15h00 et je descends à la page m’allonger devant la mer sans soleil mais au son des vagues et de leur chant si inspirant pour le sommeil.

A demain!

 

19 décembre 2010 – Kovalam, Kérala

Départ de l’ashram retardé

Quelques jours auparavant, Guylaine avait reçu un courriel de notre agent nous donnant le nom du chauffeur et le numéro d’immatriculation du véhicule devant nous prendre à l’ashram à 10h00 pile aujourd’hui et nous conduire à Kovalam. Dès 9h00, Marcel et moi faisons le pied de grue devant notre immeuble vérifiant les immatriculations de tous les véhicules qui se présentent dans la cour : notre taxi se fait attendre. Finalement, après une couple de  téléphones de Raymonde à notre agent, celui-ci indique au chauffeur où nous trouver à l’ashram : il était stationné à l’entrée secondaire depuis 2h30 cette nuit à nous attendre! Et nous  l’attendions à l’entrée principale! Ce manque de communication a retardé notre départ de deux heures y voyant, pour ma part, une secrète vengeance d’Amma pour tout ce que je vous ai communiqué de pas bien sur elle et son ashram! Ah le kharma!

«Special Tea» dans la chambre 114

Nous quittons sans manger car le resto n’ouvre qu’à 12h30. Nous arrêtons à l’hôtel Comfort Regency de Karunagappally pour notre dîner. Notre abstinence en matière de bière ayant atteint son comble, il est hors de question que nous ne dégustions pas, ici,  notre premier produit du houblon en 6 jours. Le garçon nous répond que c’est impossible! Devant nos mines déconfites, il nous prend en pitié et nous invites à le suivre dans la chambre 114.  Surprise! Une table à dîner est déjà installée devant le lit double et rapidement les  bières arrivent suivies de nos assiettes de nourriture. Je crois que ce fut le plus beau repas depuis notre arrivée en Inde! Whoaaaaaa!

Notre nouveau taxi Toyota du genre Station Wagon est tout neuf et plus spacieux que celui que nous avions à Kochi permettant à trois personnes de s’asseoir aisément sur la banquette arrière. Sous la conduite experte de notre chauffeur Vigi qui a une grosse grippe soit dit en passant, nous atteignons Kovalam à 16h30. Pendant le trajet, nous avons formulé une série d’attentes toutes plus farfelues les unes que les autres afin de ne pas être déçus de notre nouvel hôtel. En fait, nous nous contenterions de notre cellule de moine de l’ashram en autant que les matelas soient plus confortables et qu’elle soit située sur la plage avec un joli resto pas loin!

Notre coin de paradis!

Il va sans dire que toutes nos attentes furent dépassées et de loin! L’endroit est superbe! L’hôtel Soma Palm Shore surplombe une belle petite plage de sable blanc en croissant de lune que l’on peut atteindre en descendant une cinquantaine de marches. En remontant de la plage, nous atteignons, au premier palier, un resto de fruits de mer où nous nous sommes régalés le soir même. Poursuivant notre remontée, nous arrivons sur le second palier, celui de la piscine d’eau douce et de nos luxueux bungalows à toit de chaume! Nous sommes très choyés car il n’y a que six bungalows et ils sont très en demande. Quelques marches de plus et nous entrons finalement dans le bâtiment principal de l’hôtel contenant plusieurs chambres conventionnelles et tous les services dont, sur le toit, une série de soins ayurvédiques dont nous allons nous prévaloir très certainement dans les deux jours à venir. C’est un paradis!

Nous prenons congé de Vigi que nous ne reverrons que dans deux jours… à moins que nous ayons besoin de ses services pour aller quelque part en ville. Nous avons son numéro de cellulaire et il est à notre disposition en tout temps demeurant sur le stationnement de l’hôtel avec les autres chauffeurs dans un bâtiment réservé pour eux.

À nous la vie de pacha!