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Kanya Kumari

22 décembre 2010 – Kanya Kumari, Tamil Nadu

Miss Teflon malade!

Après 30 années de voyage sans pépin ce qui lui avait valu le surnom de Miss Teflon tellement rien ni aucune maladie ne l’avait indisposée, voilà que ma belle Raymonde a finalement succombée à un virus!  Comme disait Claire, elle a eu son Son et Lumière aujourd’hui, le premier cette nuit vers 2h00 alors que la diarrhée a fait son apparition, et le deuxième phénomène, dans l’auto, quelques minutes avant d’arriver à notre hôtel de Kanya Kumari dans le Tamil Nadu. Il va sans dire qu’elle a passé la journée bien tranquille dans  l’auto et à l’hôtel pendant que nous faisions les visites mais rassurez-vous, elle se remet et sera très certainement sur le piton demain.

Palais de Padmanabhapuram

Notre trajet vers le sud ce matin nous fait quitter le Kérala pour le Tamil Nadu où nous aurons à entendre une nouvelle langue et voir une nouvelle orthographe. La première visite de la journée s’est faite au palais de Padmanabhapuram faite en compagnie de Clôde. Même si ce palais ne revêt pas beaucoup d’importance à nos yeux blasés d’en avoir tellement vu dans le nord, nous avons cependant été remarquablement étonnés par l’architecture, les boiseries et les pièces d’art sculptés par les artisans de l’époque.

Ville en fête

Arrivés à 14h00 au superbe hôtel Spansa de Kanya Kumari, nous avons pris un rapide repas pour ensuite marcher sur la promenade le long de la mer vers les monuments à visiter. Comme cette ville est sur le circuit des pèlerinages des temples vénérant le troisième fils de Shiva, la ville est remplie de ses disciples tous vêtus de noir. C’est le cas de le dire, c’est noir de monde! Cette fête a débutée à la deuxième semaine de novembre pour se terminer le 14 janvier prochain. Cette affluence rendait donc vaine notre tentative de prendre un bateau pour aller visiter le mémorial Vivekananda et l’immense statue du poète Thiruvalluvar sur l’îlot rocheux en face de la ville.

Ce fut en fait un mal pour un bien car cela nous a permis de prendre toutes les photos possibles de ces deux monuments à partir de la rive. Comme de nombreux indiens, nous sommes ensuite allés nous tremper les pieds dans les trois mers qui convergent ici soit le golfe du Bengale, l'océan Indien et la mer d’Arabie et où Guylaine et moi avons été frappés par une couple de grosses vagues qui nous ont trempés jusqu'à la taille! Visite ensuite du mémorial de Gandhi où une partie de ses cendres furent dispersées dans la mer, et finalement, nous sommes allés assister au coucher du soleil sur les trois mers à partir de Sunset Point.

Revenus à l’hôtel pour notre bière quotidienne, Marcel et Guylaine ont soupé avec Clôde à l’hôtel tandis que j’allais rejoindre Raymonde à la chambre pour m’enquérir de son état de santé et me commander un grill-cheese et des frites dont elle a grignoté quelques morceaux. Jamais nous n'avons mangé autant de grill-cheese et de frites que depuis que nous sommes en Inde. Dire que j'étais fou de la nourriture indienne avant notre départ et maintenant, j'ai de la difficulté même avec l'odeur. Raymonde reprend du poil de la bête!

Kanya Kumari

22 décembre 2010 – Vers le Cap Comorin

J’ai à peine dormi et il me semble que ça ne va pas!  J’ai mal au cœur et une course à la toilette, à 02h30 m’indique que madame Téflon a brisé sa réputation.  Ça ne va pas!  Pascal me donne une pilule genre Imodium que Claire lui a donné.  Je me recouche et je verrai bien.

Au réveil, je mange une rôtie et je bois un thé chaud.  Rien à faire, ça ne va pas.  Au moins je  ne cours plus à la toilette.  Seul les maux de cœur persistent.

Pascal et mes amie(s) m’offrent de monter à l’avant.  Je l’apprécie grandement.  Mais ça ne va pas mieux.  J’essaie de me changer les idées en posant des questions au chauffeur Vijhi.  Son accent est énorme et je devine plus que je ne comprends, même si c’est l’anglais qui est utilisé.  Je me tais.  Guylaine demande si je vais mieux, vu que je parle.  Dans mon cas, parler n’est pas un signe de santé; c’est un signe que  je m’intéresse à ce qui m’entoure.

Pendant un arrêt à un Palais, sur la route vers Cap Comorin, je me couche sur la banquette arrière.  Malgré les 36oC, je suis juste bien.  Vijhi  vient vérifier mon bien-être.  Il part la clim.  Je pense à l’environnement et à la pollution.  Je lui demande de tout fermer.  J’ouvre les fenêtres pour continuer mon sommeil.

Les amis reviennent et nous repartons.  Mais là, ça ne va pas du tout.  Je demande à Pascal s’il a vu de l’eau en bouteille, des limes ou autres.  Il dit oui!  Il échange avec nos amis de ce qu’il a admiré au Palais.

A quelque km de notre arrivée à Cap Comorin, je suis malade.  J’avais prévu le coup.  Un sac de papier dans un grand sac en plastique à mes pieds recueille mon souper d’hier soir.  Les crevettes et nouilles aux langoustes s’y retrouvent assez vite.  Guylaine m’assiste rapidement et j’inquiète Pascal.  Le chauffeur me passe des papiers mouchoirs et après quelques minutes, je me sens mieux.

À l’hôtel avec vue sur les mers, je me couche alors que les trois autres partent visiter avec notre chauffeur et Clode.  Je dors jusqu’à 17h00.

Pas de souper pour moi ce soir.  Tant qu’à être malade, aussi bien l’être ici à cet hôtel qui offre bien des services.

Anniversaire à Clode

Hier soir, nous avons fêté l’anniversaire de Clode avec elle.  Les échanges fusaient de toutes parts afin de savoir ce qu’elle a vécu depuis notre dernière rencontre.  Pascal énumère ses récriminations avec le guide Prashant, mon genre à devenir selon lui.  C’est celui qui à Mumbai nous a drôlement organisé.  Nous appuyons Pascal et Guylaine et moi prenons quelques photos pour appuyer l’intensité des propos.

J’attends que mes petits aaamis reviennent.

Surprise

Le service au chambre m’apporte une énorme bouteille d’eau dans laquelle je presse deux limes vertes.  Un Seven Up que je laisserai ouvert afin d’enlever le gaz.  Mon chum est revenu à l’hôtel pour la livraison et il est reparti.  Je suis descendu à l’entrée, mais il était déjà être reparti.  Ça me fait un bien immense de boire cette eau citronnée.  J’apprécie cette attention.

Biologie totale

Naturellement, je ne laisse pas cet état de santé tranquille.  Je pense aux aspects psychosomatiques.  Je le prends comme un nettoyage de la mer et de la mère, dans tous les sens.  Ce qui m’a blessé, je l’envoie à la poubelle.  Toutes ces pensées, je les élimine : je n’en ai plus besoin.  Toutes ces femmes mères qui ont traversé ma vie, je les remercie.  Je reconnais ma fragilité face aux pensées des autres.  Comme disait l’astrologue indien : « vous n’avez pas à croire ce que les autres pensent de vous ».   Je nettoie donc tous les jugements passés et les méchancetés gratuites qui ont entachées ma vie.

À la rencontre des trois mers : océan Indien, golfe de Bengale et la mer d’Oman; je fais la paix avec les mères.  Je sais que ça doit paraître bien confus, mais je vous assure que je vis quelque chose de profond face aux mères et aux femmes qui ont traversé ma vie, et par ricochet, avec les hommes aussi.  Je fais la paix « Shanti »!  Quel endroit merveilleux pour effectuer ce rituel de nettoyage involontaire mais conscient.

Je continue à utiliser la douceur, tout comme avec la clé de la chambre.  Gentil, dit le jeune homme qui est monté ouvrir ma porte.

Shanti! Au cœur de ma vie!