17 novembre 2010
DE VARANASI À AGRA
Bonjour les amis.
Guylaine est partie en exploration de magasinage avec Raymonde et Claire dans les rues de Varanasi. J’en profite donc pour prendre un moment de détente et vous donner de nos nouvelles.
J’écris comme ça vient. Nous sommes le 17 novembre. Nous sommes arrivés samedi soir. Premièrement côté santé ça va très bien; Guylaine a été piquée par des moustiques que son corps ne connaissait pas, mais les piqures s’estompent lentement. Elle se soigne bien c’est ma meilleure infirmière.
Nous vivons actuellement une expérience bouleversante. Empreinte d’une énergie rare , bourdonnante d’activités, d’odeurs, de frénésie, de spiritualité, de promiscuité tout ça dans une harmonie déconcertante et à un rythme tel que nous avons vraiment l’impression d’être ici depuis 10 jours au moins.
Si notre voyage au Vietnam nous ramenait 50 ans en arrière tant la technologie et les véhicules nous semblaient dépassés, c’est au siècle dernier qu’on se retrouve en explorant ce vaste pays; mais c’est beaucoup plus qu’un retour en arrière. C’est ahurissant de voir cohabiter des millions d’humains avec vaches, chiens, singes, chameaux, rickshaw (pousse-pousse à pédale) touche touche, entassée dans des rues souvent 10 pieds de large. Il y a même des voitures, camions et autobus, quel bordel! Vous dire que c’est sale est vraiment poli, mais on prend toutes les précautions et on finit par s’y faire et ça nous fait tellement apprécier le confort ultime dans lequel nous vivons.
L’expérience a commencé à Delhi où nous avons débarqué samedi et pris le dimanche pour se familiariser avec le métro et les principaux points d’intérêt de la nouvelle Dehie qui se veulent une ville asiatique moderne. Le lendemain, immersion dans le vieux Delhi et premier choc culturel : Embouteillage monstre des rickshaws, motos, piétons et voitures; visite d’un temple sikh et d’une mosquée musulmane; on sent la présence constante de la spiritualité et du mélange harmonieux des religions par l’accessibilité du public et le respect de ces lieux. Le guide nous décrit brièvement le fondement des religions et un peu d’histoire de ce pays millénaire dons les vestiges sont bien présents et cohabitent avec le cellulaire et le laptop.
Mardi départ pour Varanasi (Bénarez la ville Sainte des Indiens sur les rives du fleuve Gange) . 3,5 millions d’habitants; pas aussi chaotique que Delhi, mais combien déconcertante. C’est dans cette ville que tous les Indiens voudraient mourir et que ceux qui en ont les moyens font. C’est que selon leurs croyances le fleuve sacré est la purification extrême et que de finir sa vie ici permet de mettre fin aux réincarnations successives et d’enfin connaître le « nirvana » ou bonheur suprême. Nous allons donc nous balader en bateau sur le Gange et observer les pèlerins se purifier dans l’eau, prononcer des rituels, des chants des danses et célébrer le coucher du soleil et l’abondance dans un pays si pauvre ou la préoccupation première est de manger ou de faire manger sa famille. Le plus touchant à notre point de vue est la crémation à ciel ouvert ou une dizaine de corps sont immolés sous nos yeux. Le spectacle est à la fois solennelle et d’un respect incommensurable qui nous montre à quel point ces gens sont croyants et dévots. La mort côtoie la vie de telle façon qu’un jeune garçon fait sécher son linge au feu qui brûle son grand-père. Le lendemain à l’aube, nous retournons sur le fleuve observer les gens se purifier au lever du soleil et nous prenons un bain de foule dans les rues étroites remplies d’échoppes de tout acabit. On se croit vraiment au moyen âge : Rues super étroites aux portails magnifiques du temps de leur construction il y a plusieurs centaines d’années, mais dans un état tellement délabré et sale qu’on se demande comment les gens peuvent vivre dans de telles conditions.
La bouffe est vraiment super savoureuse, mais épicée. Nous sommes en train de découvrir une cuisine bon marché, végétarienne et santé incorporant légumineuses, légumes et pain nan dont les saveurs différentes d’une région à l’autre sont une découverte quelques fois surprenante.
On vous envoie quelques photos qui ne peuvent remplacer cette expérience unique.
À plus .
Marcel
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Allo
Marcel vous a bien rendu le quotidien de notre voyage. Mon magasinage a nécessité un apprentissage sur la façon de négocier les prix et surtout de faire face aux sollicitations des enfants de la rue. On a donc décidé de donner 100 roupies ( 3 $) par jour à ces enfants selon l’inspiration du moment. Ils sont souvent utilisés par un adulte pour vendre de la marchandise aux touristes et chacun a son territoire. Quand mon 10 $ est donné et certains insistes, et ils insistent tous, je place une main dans leur dos et une sur leur cœur en leur faisant un grand sourire et je leur dis : DJi NAHÎ ( non). Ils me rendent mon sourire et le plus part cessent leur sollicitation. J’ai le cœur chaviré à chaque fois. Des situations de ce genre il y en a des dizaines par jour…
Dans le blogue de Raymonde, vous pourrez y lire notre aventure magasinage dans les rues de Varanasi.
Nous sommes maintenant à Agra pour la visite du TAJ MAHAL demain.
Guylaine
Voici quelques photos :
En lisant le savoureux texte de Marcel (que je ne connais pas personnellement), je me suis revu lors de mon premier voyage d'adoption en Chine en 2001. La Chine et l'Inde étant les deux pays les plus peuplés de la terre et qui plus est, étant deux pays voisins, les comparaisons de ce que vous vivez présentement avec ce que j'ai déjà vécu en 2001 sont très semblables. Je me rappellerai toujours d'une ruelle dans la ville de Nanchang où les gens étalaient leurs marchandises à vendre. La promiscuité dont parle Marcel et SURTOUT L'ODEUR!!! sont gravées à jamais dans ma mémoire. Donc en vous relisant c'est très agréable et ça me rappelle évidemment de très beaux souvenirs. Profitez donc de chaque moment là-bas car chacun d'eux en sera un d'unique.
Rémi Bouchard (cousin de Pascal)
Salut Guylaine et Marcel, je viens de lire vos textes, ont s'y sentirait presque. Je suis content d'avoir des nouvelles. Je continu à vous suivre.
P.S. Deux journées de tempête dans le parc, j'ai eu mon baptême.