Jour 39 – KOVALAM ET LE SUD – Billet de Raymonde

Kovalam

21 décembre 2010 - Kovalam et le sud

Nous sommes à Kovalam.  Jusque dans les années 60, Kovalam n’était qu’un petit village de pêcheurs assoupi, aux ruelles étroites et aux maisons à toits de chaume.  Elle devint une station prisée par les hippies.  Désormais il attire aussi les célébrités qui y viennent dans leurs avions privées.

Aujourd’hui, les plages du village deviennent des cours pour de grandes chaînes d’hôtels de tous genres.  Nous sommes dans un 3 étoiles et demi... Soma devient un petit paradis pour nous quatre.  Kovalam conserve son charme et est, dit-on, l’une des plus belles stations balnéaires de l’Inde.

Deux caps rocheux bordent la baie naturelle et y encastrent des plages magnifiques, dont celle où nous avons la chance de nous y baigner.

J’avais oublié mon sac à dos bleu où mes notes de voyages s’y trouvaient.  Me revoilà à nouveau en possession de ce sac qui recèle mes trésors à usages quotidiens.

Nous expérimentons une deuxième averse en Inde.  Celle-ci danse devant nous dans une marre d’eau alors que notre chauffeur est disponible au 2e étage, que la femme de ménage termine le service à notre chambre, que le serveur nous apporte notre repas du midi sous la véranda de notre appartement et que l’agent de sécurité surveille que notre tranquillité ne soit pas dérangée.  Un paradis!

Ici, mes miroirs se retrouvent dans la nature plutôt que dans les gens : l’odeur de la terre mouillée mêlée à celui de la  mer me donne une sensation d’exotisme très sensuel.  J’admire les feuilles des plantes qui accueillent toute cette eau inattendue.  Les corneilles croassent et semblent se transmettre leur expérience de douche matinale.

Nous revenons, tous les quatre, d’un deuxième soin ayurvédiques.  Nous sommes déguisés en plante verte avec cette robe imbibée d’huile et notre tête enturbannée qui termine notre nouveau modèle santé.

Hier, j’ai opté pour un « marma ».  Une tonne d’huile sur la tête et tout le corps.  Rami a débuté le message, mon corps en position assise sur un tabouret (en recherche d’équilibre), elle débute en déposant un tas de cendre sur ma tête huilée à outrance.

Avec de l’huile chaude, Raymonde frite, elle imbibe tout mon corps.  Elle taponne ma tête légèrement comparé au massage à Udaipur où ma « cabesa »  ne faisait qu’un beau rond.  Ensuite les épaules et les bras.

Elle me fait allongée sur une table où un massage intégral m’attend.  Quel bonheur!  Mais aujourd’hui j’ai choisi le style « rejuvénaissance »!  Ce fut du sport.  Rami à nouveau, se balance au bout d’une corde, afin de garder un certain équilibre, en massant mon corps dans son entier, avec ses pieds.   L’expérience vaut le prix de la chandelle.  Malgré une pression assez énergétique, la sensation demeure agréable.  Elle masse ainsi le dos et le devant.  Elle me demande si je pratique le yoga.  Pas depuis 1 mois, et ça parait… Mais quel délice malgré tout.  Malgré la présence de l’huile en quantité débridée dans mes cheveux et sur tout mon corps, j’adore!  Je crois que ma peau restera hydratée pour la prochaine année.  Claire, ma belle, tu m’as  bien dit ce qui m’attendait; mais rien de comparable ne pouvait exister dans mon esprit.  Quelle erreur de douter des qualificatifs employés lors de ton explication : une tonne d’huile chaude!!! Bon!

La pluie martèle maintenant les bananiers et les cocotiers.  Le son tambourine sur les noix de coco en autant de note de musique que de gouttelettes de pluie.  Quel délice!  Je suis bien loin des questionnements existentiels lors de mon séjour à l’Ashram.  Il n’en demeure pas moins que ce que j’ai compris à cet endroit, continue de se frayer un chemin dans ma vie quotidienne.  Cesser de servir les autres comme ça!  Penser à moi.  Personne ne me demande rien.  Chacun demeure responsable de ses besoins…. Bon, bon, bon! Me voilà repartie…

Mais quand même!  En recevant mes messages, un coq chantait à tout moment.  Comme dans la bible, je me référais au Christ renié trois fois par Judas!  Je choisis une autre version pour mon coq.  Il chante pour me saluer.  Il chante pour solliciter ma présence ici et maintenant! Il chante pour le plaisir d’être en vie et non en poulet Bar BQ. Bon!

C’est aussi tout ça l’Inde.  On se croirait dans un paradis perdu, non, nous sommes dans un paradis perdu à l’autre bout du monde, de mon monde, et la corneille croasse mon entendement.   Les vagues déferlent et roulent dans un mouvement de mantras naturels qui réconfortent mon esprit et mon corps.  Quel bonheur!

Une autre expérience aujourd’hui.  Je désirais manger du poulet tikka.  Oui, oui, les amis du voyage, vous lisez bien.  Mais voilà que l’averse qui dure déjà depuis une heure, empêche l’utilisation du four tandoori où cuisent les poulets tandoori et les pains naans rôtis.  C’est aussi ça l’Inde.

Clôde a surgi sur la plage alors que Guylaine et moi échangions sur ce que nous vivons en Inde.  Elle vient préparer la venue de son prochain groupe de 14 personnes en Inde du Sud.  Aujourd’hui, nous souperons avec elle, dans un petit resto sympathique du bord de mer, que Guylaine et Marcel ont déniché hier après-midi.

La pluie a cessé pendant que Pascal dort un peu et que Marcel gambade vers un temple ou je ne sais quoi.  Les repas servent aussi à échanger ce que nous avons vécu durant la journée.  Hier, j’ai pris du soleil et une démarcation rosée prouve qu’il était chaud.  Je me suis baignée dans la mer sous la surveillance de mon amie Guylaine.  Les vagues sont trop puissantes pour moi.  Je me retire.  Pascal, à ma demande, se baigne aussi.  Sa présence me sécurise beaucoup.

Il est déjà 15h00 et je descends à la page m’allonger devant la mer sans soleil mais au son des vagues et de leur chant si inspirant pour le sommeil.

A demain!

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