13 décembre 2010 – Ashram Amma - Amrita Puri
Notre croisière sur les Backwaters s’est terminée à 9h00 avec notre retour à Allepey. Nous faisons à nouveau nos adieux à Claire et à Chris en leur promettant d’aller les voir au Kamouraska dès que possible à l’été 2011. Ils retournent à Kochi prendre l’avion pour une continuité de voyage qui les mènera au Cambodge.
Partis à 9h30, nous descendons plein sud pour atteindre la ville de Karunagappally où notre chauffeur Rajesh tourne à droite sur une minuscule route indiquant : Amrita Puri 10 km. Je crois que ce sont les 10 plus longs kilomètre depuis que nous sommes en Inde puisqu’il nous a fallu plus d’une heure pour atteindre l’Ashram.
Nos motivations
Pendant le trajet, j’ai pensé et repensé longuement à la discussion que nous avons eue hier soir, pendant le souper, sur les motivations personnelles de chacun d’aller passer ainsi six jours dans un ashram. Pour Marcel et Guylaine, c’est de renouveler l’expérience vécue à Toronto où ils avaient rencontré Amma et reçue d’elle l’accolade qui la caractérise. Pour Raymonde, c’est de vivre personnellement l’expérience que Darlène, sa copine shamane, a vécue plusieurs fois et dont elle lui a parlé. Quant à moi, l’iconoclaste, j’y vais pour aussi vivre une expérience nouvelle et pouvoir en parler en toute connaissance de cause. Positivement ou négativement ? Nous verrons.
Le Guru et la Formule 1
Hier soir, j’ai utilisé l’analogie de la Formule 1 pour tenter d’expliquer mon attitude vis-à-vis les ashrams et leur gurus. Le guru, c’est le pilote de Formule 1, le Jacques Villeneuve ou le Michael Shumacher. Lui seul peut humainement sentir et éprouver toute la puissance et l’énergie de son véhicule, de son corps. Dans la foule de ses admirateurs, certains sont plus proches du véhicule que d’autres et sont privilégiés, comme les mécanos d’une certaines façon, d’être si près du véhicule.
Puis il y a les fans ordinaires. Eux, ils sont dans la salle ou dans les stands et ne peuvent qu’entendre le bruit créé par le véhicule et se faire une petite idée de sa puissance et de son énergie. Ils aimeraient bien avoir une passe pour, une fois dans leur vie, aller dans le paddock, dans le saint des saints, mais très peu sont élus..
Et enfin, il y a les tifosis! Eux, ce sont des inconditionnels qui ne se posent plus de questions: ils adorent tout simplement le véhicule! Sans se poser de question, ils sont conquis à la cause. Ils dansent, chantent et portent des accoutrements les plus débiles les uns que les autres!
J’adore la Formule 1 et j’ai pu, par deux fois, assister en direct à un Grand-Prix et c’est toute une expérience. Ce sera donc dans cette attitude que j’aborderai mes six jours à l’Ashram d’Amma. Cà, c’est le plan A
Le plan B
En toute logique cartésienne, je ne peux aborder une situation sans en peser le pour et le contre. Comme disait si sagement Claire ce matin: toute décision se prend toujours entre deux bonnes choses. Jamais entre une mauvaise et une bonne! Ce ne serait pas logique.
Ce qui fait que ce matin, pendant le trajet nous conduisant à l’ashram, j’ai élaboré un plan B, le plan A étant de demeurer à l’ashram pour toute la durée et de m’accommoder tout en espérant en tirer que du positif.
Mais que faire si, après deux jours, je trouve la nourriture affreuse, la chambre trop «spartiate» à mon goût et les restrictions trop invivables? Vous êtes les premiers à le savoir et à moins que Raymonde, Guylaine et Marcel ne lisent ce billet avant notre départ de l’ashram, je ne leur en dirai rien! Mais je suis vraiment sérieux : si rien ne va plus, je contacte notre prochain hôtel de villégiature sur la plage de Kovalam pour réserver une chambre, je prend le premier bus qui y va et Bingo! je vais me chauffer la couenne au soleil là-bas à boire des daiguiris et des rhum-and-cokes sur le bord de la piscine! Toute une transition ne trouvez-vous pas?