11 décembre 2010 - Kochi
Depuis notre arrivée dans la province du Kerala, notre rythme de visite a beaucoup changé passant de la frénésie du Nord à la relaxation du Sud. Ici, à Kochi, nous faisons ce qui nous plaît, quand nous le pouvons et quand nous voulons. Liberté totale!. Nous avons deux chauffeurs avec chacun une auto à notre disposition. Le nôtre se nomme Rajesh et demeure à 150 kilomètre à l’intérieur des terres vers Madurai où, dit-il, la température est plus fraîche. Il travaille pour Destiny Tours auquel appartient l’auto. Claire et Chris ont l’autre auto.
Au déjeuner, j’ai jasé avec le propriétaire qui a été professeur d’anglais à la petite école jouxtant notre hôtel. Il y a quinze ans, il a acheté l’hôtel. Il a une fille et un fils qui est prêtre séculier dans une paroisse située à 18 kilomètres d’ici. Au menu ce matin : une assiette de papaye, ananas et orange, du vrai café moulu dans une petite cafetière Bodum, des œufs comme nous les voulons et des rôties. Un régal!
VISITES DU JOUR
Malayalam & lungui
La première chose qui frappe en arrivant dans le sud c’est la langue parlée qui n’est plus le hindi mais le malayalam, langue officielle du Kérala où nous sommes pour plusieurs jours. Le jeune gérant de l’hôtel m’a dit que même si l’hindi est la langue officielle de l’Inde enseignée à l’école, ici, très peu de gens le parle hindi. Sa femme est bilingue parce qu’elle a beaucoup lu dans cette langue et écouté beaucoup de films de Bollywood. C’est donc comme au Québec avec l’anglais. Autre surprise : on ne voit plus de vaches sacrées ni de temples hindous! C’est normal, tout le monde ou presque est catholique! Des églises, il y en a partout! Un autre monde! Et c’est propre, propre, propre partout! Finalement, l’habillement des hommes diffère : au nord on porte un pantalon genre «bobettes trop grandes» nommée «dhotti» alors qu’ici, ils portent une longue jupe à la cheville, le «lungui», qu’ils peuvent replier à la taille pour en faire une jupette. Très élégant et beau!
Le palais des couronnements
Nous prenons les deux autos pour aller visiter les alentours. Raymonde monte avec Chris et Claire dans leur auto. Le premier arrêt se fait à Mattancherry, une petite ville où se trouve le palais qui servait au couronnement des anciens rois du Kérala. Converti en musée, il retrace l’histoire de la région de Kochi. Malheureusement, nous ne pouvons prendre de photos mais la visite est intéressante même si nous sommes rassasiés de tous ces rois et reines qui demeureront autant de célèbres inconnus à notre retour au Québec.
Les filets de pêche chinois
Nous allons ensuite voir les filets de pêche chinois installés sur le bord de l’eau, une attraction toute spéciale de ce coin de pays. Moyennant quelques roupies, on nous permet de monter sur la charpente pour voir les opérateurs descendre l’immense filet soutenu par des perches attachées à un long bras articulé au bout duquel pendent des contrepoids de pierre. Cinq hommes sont nécessaires à la manœuvre travaillant de concert en suivant le rythme d’une mélodie chanté par le plus âgé d’entre eux. Celui-ci me dit que cette installation en particulier date de 100 ans et que les poissons qu’ils prennent sont vendus au marché situé tout près. Après 10 minutes, le filet est remonté mais la récolte est bien mince : un seul petit poisson.
Le marché de poissons
Nous n’avons que quelques pas à faire pour voir les étals où sont vendus une grande variété de poissons frais, plusieurs d’entre eux frétillant encore de la queue. Nous nous faisons aborder par un jeune homme qui nous propose de faire cuire dans son resto, pour 40 roupies le kilo, le poisson que nous allons acheter ici. Après calcul, l’offre nous intéresse et nous achetons deux rougets et six grosses crevettes car il est midi et nous avons faim. Tentons l’expérience!
Le dîner de poisson
Même si l’affiche au dessus de l’étal où nous achetons le poisson mentionne qu’il sera servi chez Maxim’s, c’est au resto voisin que nous sommes conduits! Nous commandons du riz et des légumes pour accompagner nos «prises du jour». Mais une surprise nous attend lors de la facture : on nous charge 500 roupies pour la cuisson au lieu des 80 promis. Le proprio fait venir son «agent libre» qui nous a conduits ici mais leur scénario est tout prêt et malgré toutes nos récriminations, nous devons nous incliner et payer la facture équivalente à 300 roupies par personne soit 5 $. Nos protestations étaient vraiment seulement pour la forme!
Visite d’églises catholiques
Cette partie de l’Inde est très catholique et près de l’hôtel nous y trouvons la cathédrale Santa Cruz bâtie en 1505 et l’église St-Francis où Vasco de Gama a été enterré en 1524 avant d’être rapatrié au Portugal 16 ans plus tard. Cette dernière église est la deuxième plus vieille en Inde mais son intérieur dépouillé fait contraste avec la beauté de la cathédrale dont tous les murs intérieurs sont couverts de peintures. Les deux chapelles latérales sont superbes ainsi que les peintures ornant le plafond.
Donnez-nous aujourd’hui notre bière quotidienne…
Nous nous réunissons tous sur la terrasse de notre chambre pour y célébrer la fin du jour en dégustant nos bonnes bières froides quotidiennes. Nous continuons, avec Claire, la thérapie entreprise à Mumbai pour exorciser les mauvais moments vécus lors de notre tour du Nord de l’inde afin que nous ne nous souvenions seulement des bons épisodes. La noirceur est tombée et nous voyons de grosses coquerelles courir sur le plancher de béton! Nous décidons donc de partir pour le resto Oceanos et ramassons nos bouteilles et nos verres qui traînent par terre.
Surprise pour Guylaine qui trouve une énorme coquerelle dans son verre qui gisait sur le coté! Whoa!
Anniversaire de Chris
Chris est remis de son indisposition et nous a accompagnés aujourd’hui pour les visites. C’est son anniversaire et, pour l’occasion, nous revêtons tous nos tuniques indiennes… même moi! Ben oui! Je suis en transformation! Qu’est ce que ce sera à l’Ashram dans quelques jours ? Comme dessert, Claire a acheté un gâteau d’anniversaire qui devait être au chocolat (un clin d’œil à Richard!) mais qui s’est révélé aux fruits séchés. Ce fut délicieux accompagné d’une crème glacée à la vanille! Cher Chistopher, c’est à ton tour de te laisser parler d’amour!