5 décembre – Bikaner – Nawalgarh – 225 km – 5h1/2
Cette ville est réputée pour ses havelis. Ce sont des résidences construites au XVIIe siècle par de riches marchands dans l’état de Shekhawati. Ils les couvrirent de fresques du sol au grenier, sur toutes les surfaces disponibles. Ces havelis témoignent de l’ère riche et prospère de Marwari de ces siècles passés. Il y a une centaine d’havelis peints et une tour d’horloge fin de la période britannique.
Aujourd’hui, la majorité des fresques sont effacées. Il n’en reste que quelques unes pour représenter ce qu’elles furent dans leur jeunesse.
Comme j’écris, une horde de corneilles – corbeaux viennent se perchés sur le toit de la maison voisine en assistant au lever du soleil. Après 4 minutes de croassements, les voilà installés pour commencer la journée tout comme les mendiantes et leurs enfants.
Il me faut avouer que la promiscuité est tolérable pour moi. Autant je craignais cette promiscuité, autant je ne suis jamais bousculé ni dérangé. Ils sont curieux de tout et ils prennent le temps de regarder, analyser et hocher de la tête. Ils repartent pour continuer leur vie si différente de la nôtre. Ils y a une bonne quantité de beaux ténébreux aux yeux sombres et au sourire à faire fondre un iceberg. Les femmes du groupe trouvent que les hommes ne sont pas aussi choyés qu’au Vietnam où elles sont magnifiques et élégantes.
Je me suis fâchée avec notre guide Daniel. Je constate qu’il nous a pris en otage. Il veut admirer les havelis et nous aussi; du moins, ceux et celles qui voulaient venir aussi. Après une heure de marche rapide, de traverser de boulevard au risque de nos vies (à peine exagéré) et avoir admirer des havelis, nous voulons magasiner dans le bazar. Richard désire acheter un cadeau à son conjointe et François aimerait bien regarder un peu pour des achats. Nous les femmes, on sait déjà que nous adorons les pachminas. Bon!
Voilà Daniel qui court et nous arrête aux havelis majestueux en effet, mais nous voulons aller au bazar. Nous le traversons en coup de vent car il veut nous montrer un temple jaïn. Nous ne voulons plus rien voir ni entendre. Nous voulons aller au bazar. Il ignore complètement nos demandes. Je lui cris : je suis prise en otage! Il fait une remarque murmurée dans sa barbe et nous repartons en courant. Je suis horrifiée et nous sommes tous indignés. Rendu au temple, nous refusons de le suivre. Il lui faudra bien revenir vers nous. Nous commandons des rickshaws pour rentrer à l’hôtel. C’est notre voyage après tout! Revenus à l’hôtel, nous l’attendons pour lui parler.
Mais voilà que j’explose! Je suis en colère et le lui dit devant les autres. Je sais que la majorité est aussi indignée que moi, mais ils sont plus tolérants et tolérantes. Une fois cette situation derrière moi, je me fais masser pour évacuer ces tensions. Quelle bonne coïncidence d’avoir réservé une massothérapeute.
Clôde viendra dans ma chambre en médiatrice. Je ne suis pas rancunière et Daniel non plus. Le lendemain on s’excusera mutuellement. Il faut dire que Daniel connait très bien ses lacunes en tant que réactions personnelles. Bon, un guide parfait, ça n’existe pas!
Namaste!