Jeudi, 18 novembre 2010
«First they pray Allah, after...» (et il fait le geste de couper la gorge!) - Opinion d'un jeune indien sur les Islamistes.
Leçons de magasinage!
Je reprends l’expérience de la négociation à la boutique de soieries : nous voici assises. Le jeune homme né en Corée, a vécu à Vancouver pour apprendre l’anglais et le voici en Inde pour le négoce.
Claire lui demande d’aller directement au prix réel; ça éviterait bien du temps et des mots. D’accord! Nous voilà parties. Claire négocie quand même. On rit, elle demande, on touche elle redemande dans un tango de couleurs s’approchant à nos goûts. Nous choisissons donc ce que nous désirons vraiment. J’opte pour un foulard bleu royal et un noir en Pashmina (1200 INR).
J’achète aussi un petit foulard de soie (75 INR). Nous sommes heureuses de nos achats. La différence après expérience est que le prix original du premier arrêt débutait à 1200 pour un foulard. Il baissait et le prix s’arrêtait à 1000 INR. Nous réalisons, grâce à Claire, une économie de 400 INR par morceau.
Los trucos de negociacion !
Maintenant, voici l’analyse de la négociation toute en séduction :
- Sourire beaucoup
- Se fixer sur le prix que nous désirons payer
- Lorsqu’on s’adresse au vendeur, éviter de sourire
- Questionner le vendeur sur la différence entre chaque foulard qui s’étale devant nous
- On mentionne un autre prix; lui aussi
- Sourire à nouveau
- Le temps passe, on n’en veut pas, les prix sont trop élevés
- On se lève
- Oups! Le prix baisse un peu mais là il ne fera plus aucun profit; larmoiement…
- Non, nous sortons
- Revenez : il baisse de quelques roupies seulement
- Nous sortons! Quel expérience de sourires, de mots, de chiffres, de sérieux et la danse recommence.
Je rêvais de prendre le train avec le peuple indien avec des poules, des coqs dans de petites cages. Aucunement! Et une chance! Nous sommes en classe supérieure mais je peux vous dire que pour nous c’est une classe inconnue au Québec. Nous voilà sur la gare à admirer la rapidité avec laquelle les porteurs s’enrubannent la tête. Ensuite, un autre porteur place une valise sur le turban d’un autre, et une deuxième valise suit. Chacun prend deux valises en équilibre et marche en tenant la masse d’une seule main. Nous monterons donc dans l’avant dernier wagon, portant les nos. 57 – 62 pour les six et 10 à 14 pour les trois autres.
Naturellement, commence une nouvelle expérience. Une logistique s’installe basée sur une certaine peur de manque de confort. Tout va bien, comme d’habitude. Notre groupe est vraiment respectueux l’un de l’autre. Je suis un peu en retrait et j’attends pour voir ce qui arrive. Qui dort où! Un cubicule de 6 places, donc 3 de chaque côté. J’échange mon lit avec celui de Claire, et m’offre à dormir en haut, car je ne me lève pas la nuit pour aller à la toilette.
C’est ma première nuit de plus de 5 heures de sommeil. Coucher à 21h00 – lever à 06h00. Super! Malgré les réveils réguliers, je me rendors facilement et rapidement.
Daniel a une mauvaise toux. Nous espérons qu’il ira consulter un médecin cette après-midi. Notre train s’étire en temps d’arrêt en arrêt. Notre heure d’arrivée devait se faire entre 07h00 et 10h00. Prochain arrêt : Etawaw, Dundla… en passant ! Il est 11h05 et nous sommes toujours dans le train. Daniel est un peu au désespoir. Nous parcourons environ 616 km en 15 heures (il n’y a pas d’erreur dans aucun ces chiffres).
Je révise dans ma tête ce qui m’a séduit le plus. En premier, les vaches de Varanasi sont chargées du nettoyage des rues. J’ignorais que les vaches ont toutes un propriétaire. Tout a plusieurs vies ici. La viande n’est pas consommée, mais on consomme le lait. Les bouses séchées servent de combustibles pour faire la cuisine.
La température est tellement sèche, que de ma couchette, après m’être mouchée, mon papier mouchoir séchait tellement rapidement, que je pouvais lui donner une deuxième vie. Sa dernière vie se passait dans les toilettes turques.
De Varanasi je garde une ville surpeuplée aux rues souvent défoncées et à la circulation anarchique. Mais ce qui est le plus étrange, malgré l’absence totale de feu de circulation, nous n’avons pas été témoin d’un seul accrochage. Drew! mon filleul, que dire maintenant de l’anarchie?
Varanasi vieillie hors du temps. Rien ne me rappelle chez-moi. Le dépaysement est total. J’ai pu admiré un sadhu qui a renoncé à tout : famille, caste, possession matériel, pouvoir… Il mène une vie ascétique et solitaire en quête de faire parti du Grand Tout, de l’Essence Univers ou de la Déesse Mère.
Voilà pour aujourd'hui !
Itinéraire du voyage : Carte détaillée
Publié par Raymonde