La journée fut consacrée au déplacement entre Ganéraho, la charmante petite ville qui nous a tant plu, et notre prochaine ville étape : Jodhpur où nous retrouverons la «multitude» des grandes villes de l’Inde.
Sanju disait qu’il nous faudrait au moins sept heures et Daniel en mettait plus pour couvrir la distance entre les deux villes. Mais tout se déroula si rondement qu’à 10h30 nous étions déjà parvenus au restaurant devant nous servir notre repas. Nous avons donc profité du temps de cette escale plus longue que prévue pour prendre le soleil dans le jardin… jusqu'à ce qu’un autocar rempli d’allemands arrogants –on ne les surnomme pas les «américains» de l’Europe pour rien - ne vint interrompre notre quiétude! Raymonde a même eu une prise de bec avec l’un d’eux!
Pour ce repas, Daniel nous a laissé libre de commander à la carte et le résultat fut de voir apparaître des soupes au tomate et à l’ail suivies de bonnes frites accompagnant des grill-cheese et autres club sandwiches ! Vive la bonne bouffe du pays!
ARRIVÉE À JODHPUR
Nous avons atteint Jodhpur à 14h30 soit après 6h30 de route incluant les pauses chai, le dîner et la visite d’une poterie et d’une manufacture de tapis. Les goussets de ces dames se sont à nouveau ouverts pour faire de nouvelles acquisitions.
Notre hôtel Haveli Guest House est situé dans la vieille partie de la ville, juste sous la citadelle, Sanju ne pouvait manœuvrer le mini-bus dans ces ruelles encombrées de gens et d’échoppes. Daniel nous avait donc fait préparer un sac de jour et nos valises sont demeurées dans le mini-bus. Nous sommes descendus à l’entrée du marché, l’avons traversé tant bien que mal et avons finalement atteint notre hôtel.
LA MARCHANDE D’ÉPICES
Daniel nous a ensuite fait faire une marche à travers le bazar extraordinairement achalandé et bruyant en cette fin de journée. Il tenait aussi à nous faire rencontrer une marchande d’épice – en fait elles sont deux sœurs – dont le père décédé était un homme que Daniel aimait beaucoup. Or, ses filles, en reprenant son commerce d’épices, se sont faits des compétiteurs féroces qui n’apprécient pas du tout d’avoir des femmes exercer le même métier qu’eux et cherchent par tous les moyens de les retirer du marché. C’est donc avec sérénité que nous sommes allés la rencontrer et assister à sa démonstration et l’encourager du mieux que nous pouvions.
NOS DANSEUSES
Le souper s’est pris sur la terrasse du toit de l’hôtel où, après une bonne bière, nous avons dégusté un Tali accompagné par des musiciens indiens et une danseuse et sa petite fille. Guylaine et Claire nous ont aussi fait une démonstration de leur talent évident pour la danse. Claire, déjà experte en musique indienne, nous a tous surpris par ses connaissances des gestes subtiles et envoutants de la danse indienne. Que de talents!
La nuit a été plus dure que je ne l’aurais pensé au Royal Castle of Ganeraho. Ce ne sont pas les présumés fantômes habitant l’endroit qui m’ont dérangé mais des choses bien communes comme un lit au matelas trop dur et pratiquement inexistant, un grillon solitaire au plafond de la chambre qui ne veut pas se la fermer de la nuit et une procession de mariage qui s’éclate dans tous les sens à minuit en face de notre chambre.
J’ai survécu à tout cela.
Au déjeuner, devant l’incrédulité de mes compagnons, j’ai cru pendant un moment avoir rêvé l’épisode de la procession de mariage mais Daniel et Clôde sont venus corroborer mes dires ajoutant que tous deux étaient descendus dans la rue pour participer à la procession, étant même invités à monter sur un des chariots de la parade! Ouf!
LES ENFANTS DE GANERAHO
Nous avons vécu ensuite un avant-midi exceptionnel passé à déambuler dans les rues de la petite ville de 10 000 habitants. Comme nous étions de bonne heure à marteler les pavés de Ganeraho, nous avons été assaillis par des ribambelles d’écoliers et d’écolières costumés de bleu et portant, comme chez nous, le fameux sac à dos typique de cette génération. Tout en se dirigeant vers leur école, ils nous incitaient à les prendre en photo. Rien de plus agréable ensuite que leur montrer leur minois sur l’écran de la caméra et de les entendre rire et se pointer la binette! Moments magiques!
Il en fut de même avec tous les gens de ce village que nous interrompions dans leur routine matinale, les uns se brossant les dents sur le perron de la porte, les autres nous demandant de les prendre en photos et d’entrer chez-eux. Comme nous avions avec nous Sanju, notre chauffeur, et le gérant de l’hôtel, ce fut des plus faciles de nous inviter, par exemple, chez le cordonnier où nous avons pu apprécier son travail de confection de souliers typiquement du pays avec le bout pointu relevé. J’ai pu prendre en photo les trois générations vivant sous ce toit : le grand-père, le cordonnier et sa fille. Nous avons ensuite pris notre chai traditionnel chez un artiste en miniature.
Ram! Ram! C’est la nouvelle salutation que Daniel nous a enseigné ce matin et qui a un sens plus religieux que Namaste!. Nous l’avons utilisée à plein dans le village et l’effet fut instantanée, le visage des gens s’éclairant d’un grand sourire!
Une scène nous a cependant bien émus : celle d’un chien agonisant en bordure de la rue. Ses gémissements nous fendaient l’âme et nous nous sommes tous posés la question, par après, comment il se faisait que personne n’osait mettre fin à ses souffrances. Cette question demeure un mystère pour nous comme bien des choses en Inde d’ailleurs.
LE TEMPLE JAIN DE RANAKPUR
En après-midi, nous sommes allés faire la visite du grandiose temple Jain de Ranakpur. Construit grâce à la générosité d’un riche mécène, nous avons été fortement étonnés par les sculptures remarquable de précision le décorant ainsi que par les mille cent et quelques colonnes le supportant à l’intérieur dont une seule n’est pas parfaitement verticale afin de montrer que rien n’est parfait sur terre. La secte Jain est assez particulière et je vous incite à en découvrir toute la grandeur sur Google.
Pendant que nos amis allaient gravir une montagne pour admirer le coucher de soleil sur la région environnante, Raymonde et moi sommes demeurés à la chambre pour nous reposer. J’en ai profité pour installer un anti-virus sur le mini-pc de Clôde et taper quelques billets pour le blogue.
Ce soir, au souper, Claire nous a annoncé, à notre plus grande joie, qu’elle sera avec nous à Kochi et pour notre croisière dans les Backwaters. Tous les arrangements ont été faits avec Marcel Poulin, notre organisateur afin de tout coordonner. Son conjoint Chris viendra la rejoindre à ce moment-là.
Afin de passer une meilleure nuit, j’ai réaménagé nos deux lits en repliant le mince matelas de caoutchouc-mousse en deux pour avoir un meilleur support.
Depuis le début du voyage j’accumule des notes en prévision de faire des billets sur les impressions qu’ont les occidentaux par rapport à l’Inde. Voici un commentaire de Denis Bouchard, mon petit-cousin, qui m’a finalement convaincu qu’il était temps que je partage ces notes :
«Personnellement, je ne m'aventurerais pas en Inde mais chapeau à vous de nous faire profiter de votre expédition. Quelques questions bien occidentales: Comment sont les conditions sanitaires en général ? les risques de boire de l'eau contaminée ? les animaux venimeux ? le contact dans les quartiers populeux où il n'y a pas d'occidentaux ? les écarts importants de température ?»
Je crois, Denis, que tout est dans la perception : ce qui est sale au Québec est la normalité en Inde car il faut toujours relativiser et surtout ne rien généraliser. Je vais donc répondre aux questions demandant le moins de développement en premier et poursuivrai, dans des billets subséquents, avec celles couvrant un plus large spectre.
LES ÉCARTS DE TEMPÉRATURE
Je vais vous parler de la température de l’Inde du Nord où nous voyageons présentement. Sauf pour les deux jours très difficiles de pluie et de «froidure» vécus à Pushkar, nous n’avons eu que du soleil avec des températures, pendant la journée, oscillant entre 20 et 26 degrés Celsius, exactement comme chez-nous l’été.
LES VÊTEMENTS
Sauf pour Clôde qui a adopté les vêtements indiens, nous portons tous nos vêtements occidentaux i.e. chemises ou blouses à manches courtes, pantalons légers, espadrilles ou sandales. Les soirées et les matins étant plus frais, ces dames se doivent de porter une «petite laine» de sorte que nous assistons depuis quelques jours à un déballage exceptionnel de tous les pacheminas achetés jusqu’à maintenant. Ça se compte en dizaines… pour chacune d’elles! Pour ma part, j’ai porté mes bermudas à deux occasions.
Comment se vêtent les indiens ?
J’ai plus vu de turbans et de costumes traditionnels à l’aéroport de Toronto qu’ici! C’est une boutade évidemment mais qui représente passablement la réalité. Dans les villes, sauf pour les sadhus et quelques irréductibles conservateurs, à 90% les hommes sont habillés à l’occidentale : chemises à manches longues, pantalons, sandales ou souliers. Beaucoup portent le blouson, la tuque, les cache-oreilles surtout le matin et le soir. Chez les femmes mariés, le sari coloré est de rigueur presqu’à 99%. Seules les jeunes filles et les écolières portent des vêtements occidentaux. Les habitants des campagnes portent plus le costume traditionnel mais, chez la jeune génération, la tendance est nettement pour le costume occidental, même chez les filles.
LES CONDITIONS SANITAIRES
Dans nos hôtels qui ne sont généralement pas des 5 étoiles, tout est correct et propre. Il y a bien un grillon caché quelque part au plafond de ma chambre et qui se fait entendre présentement, mais ça ne me dérange pas plus que ça, c’est exotique à souhait!
Dans les restos en ville, c’est la même chose. En campagne, dans les haltes routières, parfois on tombe sur des toilettes turques comme sur le train de nuit l’autre jour. Et ça sent l’urine comme partout dans le monde!
Je ne vous cacherai pas que dans les ruelles des bazars que nous parcourons, ça ne sent pas toujours la rose car il y a toujours une rigole qui transporte de «l’eau grise» et les pavés sont souvent «ornés» des bouses de vaches sur lesquelles nous glissons de temps en temps. Les locaux en font des genres de galettes qu’ils collent sur les murs et font sécher au soleil car c’est un combustible vraiment efficace et apprécié!
Mais le plus souvent, ce sont les odeurs d’épices et d’encens qui nous chatouillent les narines car de multiples petits sanctuaires dédiés aux déités hindous bordent les artères passantes permettant ainsi au gens d’y faire leurs prières au lieu d’aller au temple plus distant.
LES VACHES SACRÉES
Ce qui nous amène aux vaches elles-mêmes. Lors de mon premier quiz je vous avais demandé à qui appartenaient ces vaches dites «sacrées». Raymonde avait glissé la réponse dans un de ses billets : elles appartiennent toutes à des particuliers! Les hindous les vénèrent car le lait qu’elles produisent est le symbole de la vie.
Alors pourquoi errent-elles ainsi dans les rues de la ville? Parce que dans les villes, il n’y a pas de champs où brouter l’herbe! Tout simplement!
Alors leur propriétaire les font sortir le matin et elles rodent dans le quartier et dans les rues avoisinantes allant d’un tas de déchets à une autre mangeant tout ce qui possible à une vache d’engloutir en carton d’emballage, écorces de fruits et légumes, etc. Car il ne faut pas oublier que chaque ruelle a un «dépôt» de petits sacs de vidange à tous les 100 mètres environ où une ou deux vaches passent la journée à défoncer les sacs de plastique pour en extraire leur pitance. Ensuite, elles s’en vont ruminer tout ça couchées en bordure d’une rue ou sur le trottoir où personne ne les inquiète. À la tombée du jour, elles retournent d’elles-mêmes chez leur propriétaire.
Que font les gens si une vache se couche au centre de la rue et obstrue la circulation ? Ben, comme on ferait chez-nous, on la fait changer de place voyons!
Donc, pour conclure sur les vaches, c’est vrai qu’elles rodent partout sans entrave avec souvent leur veau à leur coté et personne ne les inquiète. Oui, j’ai vu une copulation en pleine rue passante et celui qui en a été le plus offusqué fut moi! Finalement, les vaches sont ici le moyen le plus écologique de recycler les déchets comestibles.
LES DÉCHETS
Comme dit plus haut, on trouve partout, autant en ville qu’en campagne, ces innombrables tas de déchets qui parsèment le paysage et où les gens, après avoir balayé le devant de leur échoppe ou de leur cour, vont y porter leur détritus. On y trouve de tout… au grand bonheur des recycleurs et des vaches qui le feraient disparaître en quelques heures si ce n’était des fameux emballages plastifiés qui, eux, ne veulent pas disparaître et qui sont le fléau de notre société moderne!
Depuis des temps immémoriaux les indiens ont utilisé des produits naturels pour emballer leurs affaires, des emballages écologiques qu’ils pouvaient laisser tomber sur le sol où ils disparaissaient en se recyclant naturellement. L’arrivée des emballages plastifiés à changé complètement la donne : eux ne disparaissent pas dans la nature, ils l’a polluent à la puissance mille! L’Inde fait donc face au même défi que nous : éliminer les emballages non-dégradables pour améliorer la salubrité des villes.
Nous dégustons des pommes et des goyaves au petit déjeuner, sans compter un tas d’autres bonnes choses, comme une omelette au fromage (je me demande bien où il est ce fromage).
Nous partons visiter ce petit village de 10 000 ha. Je n’arrive pas à le croire. Il doit inclure les environs! Le guide local est le gérant de notre Palais délabré mais rempli de romantisme. Les photos se prennent à tous les détours. Les enfants sont les joyaux de cet endroit.
Nous dégustons notre chai chez un artiste. Il veut nous présenter sa femme, son fils et sa fille enceinte qui est venue accouchée auprès de sa mère pour repartir, ensuite, à Jaipur, où elle habite.
Un chien mourant, couché sur le côté, gémit de douleurs. Ça vient tous nous chercher. De retour à l’hôtel, nous partons pour Ranakpur.
Ranakpur – 28 km – ¾ hre
Nous prenons le dîner buffet dans un endroit propre et charmant. Et nous repartons visiter un superbe complexe de temples jain d’Adinath, imposant comme une cathédrale et ciselé comme un bijou dans le marbre. Il occupe le 5e rang en importance des temples jain en Inde.
Une fois franchi le seuil, les chefs d’œuvres de la sculpture jain, quatre sanctuaires de marbre blanc baignés dans une atmosphère d’éternité, de pureté et de sérénité nous accueillent dans un émerveillement de splendeurs sculpturales.
Ranakpur est un des sites jains les plus étonnants, tant par la qualité de ses décors sculptés, la complexité de l’architecture de ses temples, que par le charme du lieu qu’anime une grande ferveur religieuse.
C’est un lieu de pèlerinage comme notre Cathédrale de Sainte-Anne-de-Beaupré. Aujourd’hui, les touristes sont plus nombreux que les pèlerins.
En résumé, cette œuvre majeure représente la cristallisation du monde dans des corps de divinité, des formes géométriques et des fleurs. A l’entrée, déjà, le temple apparaît un édifice extrêmement complexe tissé à travers 29 mandapa (chapelles) disposés à plusieurs niveaux, suivant les points cardinaux autour du Mukha Mandapa central qui abrite une statue très vénérée de Tirthankara Adinath. Nous ne pouvons nous y approcher. La permission n’est accorde qu’aux jains et aux hindous.
Cette forêt de dômes et de colonnades est un véritable labyrinthe de halls, de cours et de piliers. L’histoire ou la légende (en Inde, qui sait?) dit que les artisans étaient payés au poids de la poussière de marbre obtenue de leur labour. Pouvez-vous imaginer la précision des motifs finement ciselés afin d’extraire le plus de poussière possible?
Il est 17h00 et le muezzin invite à la prière alors que je partage avec vous mes impressions et déjà mes souvenirs les plus récents.
On peut observer que l’un des piliers a été volontairement construit légèrement de biais pour signaler que la perfection n’appartient qu’à Dieu, pas aux hommes.
Narlai
Pascal et moi restons à notre Palais. Pascal se repose un peu alors qu’il me prête son ordi. Généreux mon chum! Le reste du groupe est parti faire l’ascension d’une colline qui représente une enceinte sacrée abritant plusieurs temples.
Magasinage
Il me faut parler de magasinage! Écouter! Nous, les femmes voulions acheter des souvenirs pour l’une, des « en cas » pour l’autre, des cadeaux d’anniversaire pour une autre… enfin! Toutes les raisons sont bonnes pour magasiner.
Nous adorons visiter des temples, prier pour soi et ceux que nous aimons, faire des « salamalecs » aux mosquées, mais nous aimons aussi magasiner.
Une fois la faute avouée, voici la confession! Nous sommes alors à Udaipur (2 jours déjà). Nous, les 4 femmes du groupe, partons joyeuses, magasiner.
Première station
Acheter des caches ou plutôt des porte-bouteille pour notre eau quotidienne. Nous en buvons entre 1 ½ à 2 litres par jour, chacun! On achète et on porte ces bouteilles d’eau. La seule à avoir son porteur d’eau et de sac officiel, est Guylaine. Les autres, on s’organise, car il n’y a qu’un seul Marcel et il est avec son amoureuse! Alors, je continue!
Au magasin du coin, c’est bien vite dit, plutôt à l’échoppe du coin, nous arrêtons pour regarder, tâter et choisir nos sacs. Guylaine décide de partir acheter ses rideaux. L’homme que nous avons déranger en toute évidence, descend les marches de sa chambre ou maison ou coin, je ne saurais dire, porte une camisole et un pagne. Sa toilette est loin d’être faite et nous ne sommes pas certaines qu’il ait déjeuné. Son corps corpulent ballotte lors de la descente des escaliers. Il crie à son épouse : un sac pour les dames. Une autre fois : du change pour les dames. Et la voià qui fournit ce que son marchand de mari a besoin. Les deux s’étirent à l’extrême afin de ne rien échapper. Nous finissons par fixer notre choix sur ce que nous voulons : chacun 2. Nous voilà reparti!
Deuxième station
Les bijoux! Nous voici en train de toucher, regarder et choisir à nouveau les objets de nos désirs. Une demi-heure, une heure, qu’importe nous achetons. Deux de nous se trouvent preneuses! Cadeau à soi, cadeaux d’anniversaire, on verra bien une fois chez-nous!
Troisième station
Des cahiers personnels ou de notes. On regarde, on tâte, on choisit. Deux de nous sommes attirées par de beaux livres de feuilles. Ce sont des bijoux en eux-mêmes. Nous avons marchandé trop vite. Le vendeur accepte la première offre; comme quoi, elle faisait son affaire, pas la nôtre.
Quatrième station
Guylaine est là devant nous. Il lui faut aller au guichet automatique. Elle nous attend pour nous montrer où entrer pour magasiner. Quel ange!
Nous voilà reparti! Nous serons à cet endroit, de 10h00 à midi, midi et demi. Quel plaisir! Tout y passe. Pourtant, Guylaine ne voulait acheter qu’un couvre-lit ajouré et moi, une nappe ajourée. Clôde joue le rôle du mari qui attend. Les trois autres, nous sommes déchaînées! Ils ont de tout, de tout, de tout. Que de choix!
Des cousins : une en achète un. Des rideaux : elle en achète 14. Non, ce n’est pas une faute de frappe. Une nappe blanche : je l’achète. L’autre achète un couvre-lit ou une nappe, j’ai oublié. Mais, elle achète! Une fois ces achats effectués, les vendeurs nous emmènent dans le dédale de corridors, afin de s’arrêter aux tuniques longues, fendues sur le côté. Quel délice! Elles sont magnifiques, brodées, de couleurs variées, la couture parfaite. Il nous faut en acheter.
Moi : 3, une autre 3 à 4 et la dernière 4 à 6. Nous voilà à trois dans la salle de bain qui sert de salle d’essayage. Pas grave. Un petit pipi avec ça! Pas de problème, on magasine! Nous sommes entre nous après tout!
On n’en finit pas de trouver ces merveilles de toute beauté. On nous offre une petite bouteille d’eau. Non, nous désirons un petit thé chaî. Pas de problème. À notre goût en plus : nous ajouterons notre sucre nous-mêmes! Je vous assure que nous sommes au paradis!
On se demande bien comment les hommes vont réagir à cette orgie d’achat. Une d’entre nous a tellement d’achat, que le vendeur lui offre un sac pour les transporter. Je l’aide à le porter jusqu’à notre hôtel.
Eh! Bien, voilà! Je joue un tour à Pascal. Je prétends avoir acheté ces marchandises et dépose le gros sac sur le lit. Il se lève, me regarde, éberlué et découragé. Ce regard assassin et découragé lorsque je me sens en faute grave, comme magasiner! Il dit, d’un ton stoïque : « C’est elle qui va porter ses bagages ». Voilà qui est bon pour moi! Je serais donc punie d’avoir magasiné… Je me mets à rire! Quel soulagement pour ce petit vieux trop faible pour porter le magasinage de sa douce!
L’autre homme qui aura vraiment à porter tous ces achats, se tient debout, incrédule face à sa compagne! Il est estomaqué! Comme mon homme de retour au Québec, il dira sans doute : « Nous avons acheté ça en Inde. C’est beau, hein! ». Généralité sans doute, mais j’ai tendance à dire qu’ils sont tous pareils dans ces moments-là!!!!
C’est à regret que nous quittons Udaipur car elle demeurera la ville préférée de tous les participants à ce voyage à cause de son lac, de la propreté de sa vieille ville et de l’amabilité des gens. Nos compagnes ajouteront d’une même voix «ET DU MAGASINAGE!». Même si Guylaine voulait simplement du «woirage» comme elle dit, il n’en demeure pas moins qu’elle y a dépensé toute son allocation «magasinage» pour le reste du voyage. Et je crois qu’il en est de même pour Raymonde et Claire.
LA ROUTE VERS KUMBHALGAR
Notre chauffeur Sanju est de très bonne humeur ce matin, comme à tous les matins en fait, et dès 8h00 nous entreprenons le trajet qui nous mènera à la forteresse de Kumbhalgar, un parcours de près de trois heures.
Je vous parlerai donc aujourd’hui des routes en Inde car c’est certainement un sujet qui vous préoccupe! Depuis notre départ d’Agra, nous avons emprunté presqu’exclusivement les autoroutes pour rejoindre nos villes-étapes. Elles sont larges et à quatre voix ce qui permet une circulation fluide avec énormément de transport par camions exclusivement fait par des «dix-roues» de marque Tata. C’est une compagnie indienne qui est devenue le fer de lance de l’économie de ce pays et qui rayonne dans tous les domaines : transport, électronique, métallurgie, etc. Le seul problème avec les autoroutes c’est que, parfois, lorsqu’elles traversent un village ou une petite ville, il n’est pas étonnant de voir des autos, motos ou tuk-tuk l’utiliser dans le mauvais sens car elles ne sont pas protégées, comme chez-nous, par des barrières.
L’autre jour, pour aller à Pushkar et aujourd’hui pour nous rendre à Kumbhalgar, notre mini-car a emprunté une route régionale typiquement «Old India» : chez-nous on appellerait cela une piste cyclable asphaltée mal entretenue ou pas entretenue du tout depuis 20 ans avec des sections contenant plus de nids de poules que d’asphalte! Lorsqu’un autobus se présente en sens inverse, les deux véhicules doivent alors mettre une roue sur l’accotement et le dépassement se fait à très basse vitesse. Imaginez un peu lorsque nous sommes parvenus dans les cols de montagnes où est située la forteresse de Kumbhalgar : personne ne voulait regarder par les fenêtres tellement le ravin nous paraissait proche!
LA FORTERESSE DE KUMBHALGAR
Notre guide Daniel joue beaucoup de stratégie : avec seulement la visite de la forteresse de Kumbhalgar au programme de la journée, il nous avait dit que ce serait une journée facile. Nous voici donc arrivés devant la forteresse haut-perchée sur son pic de montagne encerclé de murailles en colimaçon. Voyant cela, nous nous sommes tous dit : «On va certainement monter là-haut avec le mini-bus! Trop haut pour y aller à pied!»
Et ben non! Dès la première porte des murailles franchie, Daniel nous annonce que nous allons gravir le reste à pied! Oh my God! C’est donc avec des grincements de hanches, de genoux et de dents que nous sommes parvenus à l’objectif final : monter sur le toit du bâtiment principal de la forteresse et admirer le paysage à des dizaines de kilomètres à la ronde.
Comme les stratégies guerrières me fascinent et que Daniel nous avait dit que cette forteresse n’avait jamais été conquise, je me suis donné le défi, pendant ma montée, de trouver LA stratégie qui aurait permis de la vaincre. Ce n’est pas moi qui l’ai trouvée mais Richard et Guylaine ont suggéré ceci : construire des catapultes et propulser les soldats le plus haut possible dans la forteresse. Frais et dispos, ils n’auraient eu alors qu’à déployer leur parachute et occire les malheureux défenseurs. Le seul problème : inventer d’abord les parachutes. Après notre arrivée en haut tous à moitié morts par la longue marche, nous nous sommes tous mis d’accord : «Forteresse impossible à prendre!»
DEUX NUITS AU PALAIS DE GANERAHO
À 15h15, nous arrivons dans le petit village de Ganeraho qui possède un ancien palais converti en hôtel et c’est à cet endroit que nous logerons. Je ne sais pas si c’est une autre stratégie de notre bon Daniel mais son idée de parcourir les derniers 500 mètre à pied sur la rue principale du village s’est révélé une expérience bien délicieuse car jamais n’avons-nous vu de gens aussi contents de nous voir et de nous montrer leur plus beau sourire pour se laisser prendre en photo! Et personne qui ne tend ensuite la main pour se faire payer! Les enfants demandent des crayons ou des stylos!
Pour la distribution des chambres et afin de laisser la chance à tous d’avoir une belle et grande chambre, Daniel utilise le même stratagème en nous demandant de choisir nous-mêmes au hasard la clef de notre chambre. Nous laissons Guylaine choisir la première et nous nous voyons ainsi octroyer la chambre 23, une vaste chambre avec grand balcon, deux lits doubles, un lit simple et son petit salon.
En attendant le souper et comme nous sommes curieux de voir les chambres de nos amis, Daniel nous conduit donc de chambre en chambre pour apprécier la diversité de chacune d’elle. En effet, elles sont toutes différentes chacune d’elles présentant des décorations et des aménagements particulier.
Après une couple d’heures à jaser de choses et d’autres tout en dégustant une bonne bière froide, nous passons à table dans la gigantesque salle à dîner du palais où un buffet nous a complètement rassasiés.
Udaipur - Kumbhalgar : 85 km - 2h40 de route comprenant un arrêt pour un thé chaï (1/2 hre).
En chemin, un vieil homme lave les fesses de son petit-fils juché sur un portique de maison surélevé. Le petit enfant repart en courant sous le regard admirateur de son aïeul.
Kumbhalgar – Ghanerao (42 km – 1h35 de route)
Kumba = guerrier gar = forteresse
On dit que la forteresse de Khumbhalgar est le plus important fort du Mewar. Situé à 1100 mètres d’altitude, son mur court sur 36 km longueur et on y retrouve des temples, palais, jardins et réservoirs d’eau.
Cette forteresse abritait autrefois toute une cité. Daniel nous arrête à quelques mètres d’une des 7 portes massives qui gardent le fort. Nous avons une vue magnifique sur la forteresse nous donnant un aperçu de sa sécurité et de son ampleur.
De retour au véhicule, nous dégustons des fruits sita phael. Ces noyaux enveloppés d’une fine couche sucrée à la base un peu farineuse, nous surprennent par leur extérieur. On dirait de petits artichauts.
On retrouvait environ 70 sanctuaires dans cette ancienne cité. Il n’en subsiste que quelques-uns et deux chattri (cénotaphes).
En chemin vers la forteresse, nous croisons des singes antèles. Une mère saute sur le capot du véhicule et pavane, avec son petit accroché à ses reins, devant nous. Une communauté pose pour nous lors de notre passage. Ils sont là, assis, nous regardant passer, sans broncher. Si nous arrêtons, ils pensent que nous leur donnerons de la nourriture. Alors, ils s’animent et viennent aux nouvelles.
Cette forteresse nous impressionne tant par sa dimension que par sa structure. Édifiée par le Mahârana Kumbha, elle a connu maintes batailles et ne fut vaincue qu’en 1578 par un général de l’empereur Akbar. De son point le plus élevé où nous prenons des photos, nous pouvons penser à la vue qu’avait les gardes de cette forteresse. Elle domine les forêts environnantes des Monts Aravalli.
Nous ne visitons pas le Palais des Nuages qui semble être d’intérêt secondaire. Nous montons par contre dans un temple tout près de la porte d’entrée. Ces sculptures dans le marbre que l’on retrouve sur une panoplie de colonnades démontrent bien le talent des artisans du temps. En réalité, ce sont deux temples intercalés l’un dans l’autre.
Nous prenons le dîner et la soupe aux tomates, qui devient notre favorite, est délicieuse. Malgré le fait que nous sommes à un endroit touristique, la bouffe goûte celle cuisinée maison. Le riz basmati à la teinte de safran, peut-être un peu de curcuma et aux légumes rencontre notre appréciation.
Kumbhalgar est aussi considérée comme la deuxième plus grande muraille du monde surnommée « L’œil de Mewar ».
Ganeraho
Pour atteindre ce village, la route serpente et continue de s’élever progressivement au milieu de la chaîne des Aravalli, chaînes de montagnes qui traversent la presque totalité du Rajasthan du nord au sud.
Nous vivront deux nuitées au Palais du Maharaja. Notre baptisons cette immense chambre no.23, notre suite royale. 5 portes – fenêtres comprennent notre mur extérieur.
Le groupe se réunie pour prendre une bière et jaser. Le souper se prendra vers 19h30. Un groupe de musiciens (1 homme âgé, une femme et une jeune fille) chantent et jouent de la musique indienne. Clôde, Daniel et moi approchons près d’eux afin de les entendre. J’entends le groupe rire de bon cœur. Claire a de la difficulté à différencier la première chanson de la cinquième. Naturellement, nous n’y comprenons absolument rien : autant de la musique indienne que des chansons. J’ai même un peu de difficulté à réaliser que c’est la femme qui chante avec la jeune fille. Les rires de notre gang mêlés à la musique indienne sonnent le bonheur à mes oreilles et à mon cœur. J’offre 100 INR à la femme.
Ce soir, je porte mon ensemble blanc pour la piscine avec un Pashmina couleur bleu royal. Ma douche fut prise à l’eau froide. Je commence à m’y habituer. Ca me revigore.
Après le déjeuner, Daniel, Marcel et Richard ont enfourché leurs vélos pour faire une randonnée de trois heures autour du lac. Quant aux dames, elles se sont données rendez-vous pour aller magasiner car, hier, elles avaient «spotter» de bien belles choses qu’elles ne pouvaient se permettre de laisser ici. Même si Guylaine m’a dit qu’elle allait faire seulement du «voirage», je ne l’ai pas cru une minute car c’est contraire à la nature féminine.
Pendant ce temps j’ai classé mes photos et écrit mes billets devant la fenêtre de ma chambre qui donne sur le Ghât Lal. Des hommes sont venus faire leurs ablutions matinales suivis d’un propriétaire de tuk-tuk qui a lavé sa machine à grands coups de sceaux d’eau. Ensuite, ce fut un défilement ininterrompu de femmes accompagnés de leurs enfants qui sont venus laver leur linge sur la rive du lac, le bruit rythmé des coups de battes sur le linge accompagnant le babillement des enfants, les rires fusant au gré de leurs conversations. Elles se sont aussi lavées se servant de leur long sari pour se cacher des regards indiscrets.
Et moi, je tape ces mots en écoutant ces sons et ces paroles bien étranges à mes oreilles. Bien exotiques aussi car ces scènes sont d’un autre âge mais absolument pas déplacées dans le contexte du vieil haveli qui me sert d’hôtel. Mon dieu que c’est loin de ma réalité!
À 16h00 nous nous sommes tous retrouvés à la billetterie du City Palace pour le tour de bateau sur le lac Pichola sous un soleil resplendissant. Chacun profite de ces moments tranquilles sur le ponton pour raconter sa journée, en particulier celle de Raymonde, Guylaine et Claire qui nous ont tellement fait rire par leurs aventures. Je ne veux donc pas vendre leur punches et je laisserai Raymonde vous raconter tout cela dans ses mots.
Contournant le majestueux hôtel de luxe au centre du lac, nous sommes allés accoster sur l’île Jag Mandir qui servait de lieu de villégiature et de vacance pour le roi qui appréciait ses grands jardins et l’air frais qui s’y dégageait.
Retour à l’hôtel pour une bière et direction de la terrasse sur le toit du Jaiwana Haveli Hotel, le même qu’hier soir, pour y prendre notre souper. Ce fut encore une fois un repas mémorable, Raymonde nous faisant rire aux larmes en nous racontant les péripéties de sa journée! Quelle superbe raconteuse!
Bonne nuit à tous car demain matin, 8h00, nous reprenons la route!
Udaipur, la Venise de l’orient. Magnifique citée autour du lac Picholat, la plus belle et la plus PROPRE à ce jour. Un magnifique palais le ‘City Palace’ trône sur la ville et sur le lac non comme une forteresse, mais comme un royaume bienveillant sur la vallée et la ville.
La visite du château est agrémentée d’un guide audio en français qui explique admirablement la résistance de cette dynastie sur les envahisseurs moghols et plus tard britanniques. Il est considéré comme le seul village gaulois à avoir conservé son autonomie jusqu’à l’indépendance de l’Inde en 1947.
Visite du temple Hindou Jaghdish :
On apprend un peu plus chaque jour sur la religion hindoue :
Trois Dieux à l’origine :
Brhama le créateur
Vishnu et ses 9 avatars : La bonté, la prospérité….
Shiva le destructeur
Chaque dieu a un véhicule pour se déplacer ; l’aigle est le véhicule de Vishnu
Le lac Picholat est serti entre les montagnes et offre un panorama magnifique du toit du restaurant . Deux magnifiques palaces ont été érigés sur des îles et convertis en hôtels de luxe. Nous partons visiter un de ces châteaux en embarcation .
Notre première visite ce matin est au temple Shree Jagdish près de notre hôtel. Les murs et la tour de ce temple sont complètement ornés de rangées de sculptures représentant tous les ordres de la création commençant par les plantes, les animaux, le peuple, les anseurs et musiciens, les rois et reines et finalement toute la panoplie des dieux hindous. Nous passons quelques minutes à l’intérieur du temple pour méditer sur la dureté de notre vie de touristes et, tout spécialement pour moi, sur la maudite manie de toujours devoir enlever nos souliers et nos bas avant d’entrer dans les temples.
Ça m’horripile au plus haut degré car je porte des espadrilles! Ils devraient se mettre à la mode et demander d’enlever plutôt les chapeaux comme dans nos églises. Et venez pas me dire que c’est parce qu’ils veulent garder le plancher propre! (Le contact des pieds nus sur le sol sacre du temple permet le passage, la canalisation directes des energies vers la tete et le ciel - Merci, Clode, de ces precisions). Quand il pleut à verse et qu’il y a un pouce de boue à l’endroit où il faut enlever les chaussures et qu’il faut patauger pied nu là-dedans avant d’entrer dans le temple, moi, j’appelle pas ça de l’efficacité!
À la sortie du temple, un sadhu tout peinturluré me nargue et me provoque en pointant ma caméra et en dodelinant de la tête en me disant télépathiquement : « Envoye! Coco! Prend-moi en photo!». Comme je suis complètement bilingue en télépathie, je lui répond subito presto : «OK mon arbre de Noël! Je te défie de savoir quand je vais te prendre la tronche pis j’t’attend au détour pour le backshish!». Notre échange s’étant complété dans la plus pure incivilité, je rejoint mon groupe qui a déjà entamé le chemin vers le City Palace.
LE CITY PALACE
Le City Palace c’est deux heures de visites avec un audio-guide. Plus organisé que ça, c’est impossible. Nous visitons donc individuellement un palais ayant appartenu aux maharajas qui ont gouverné cette région et résisté à tous les envahisseurs qu’ils soient Moguls ou Britanniques. Le dernier roi a cédé ce royaume lors de l’indépendance de l’Inde en 1949.
La visite est très intéressante puisque tout a été restauré et transformé en musée. Je dis tout et ce n’est pas vrai car seulement 25% environ est visité. Une autre partie est encore occupée par le dernier descendant de cette lignée de maharajas et il est âgé de 89 ans. C’est un complexe IMMENSE!
DÎNER FACE AU TEMPLE ET AU SADHU
Nous prenons notre repas sur la terrasse du toit de l’hôtel Baba Palace situé en face du temple visité ce matin. J’ai une vue imprenable sur le temple où mon sadhu de ce matin est encore en fonction mais il a changé de place, s’étant installé plus haut sur les marches menant au temple. Je suis directement face à lui et avec le zoom de ma caméra je réussi à le capter parfaitement en train de compter ses oboles. C’est à ce moment que le remords me prend et je sors quelques dizaines de roupies pour les lui remettre à notre descente. Mais son quart de travail est terminé et le voilà parti avec son sac et son bâton de pèlerin! Je me rachèterai plus tard en les offrant à des jeunes filles déguisées en déesses mendiant sur un des ghâts que nous visiterons.
Le tour de bateau sur le lac Pichola ayant été remis à demain – un mariage ayant nolisé tous les bateaux disponibles – Daniel décide donc de nous faire découvrir l’autre rive du lac. Notre hôtel étant situé sur une petite baie, nous pouvons donc facilement contourner cette baie par un pont multilobé qui ressemble étrangement à ceux de Venise. Même les bâtiments sur la rive de ce lac ressemblent à ceux de cette ville ce qui fait qu’Udaipur est connue comme étant la Venise de l’Orient.
Cette marche a permis aussi à nos dames de découvrir de nouveaux magasins où elles s’engouffrent à leurs risques et périls. C’est donc sans grande surprise que les hommes, sauf Marcel que nous avons perdu de vu, se désistent de leur devoir de chevalier et les laissent à leur sort pour se retrouver devant une bonne bière froide sur la terrasse du toit de l’hôtel voisin du nôtre où nous prendrons notre souper ce soir.
LES ACHATS DE CES DAMES
Ce n’est qu’après le coucher du soleil que ces dames font leur apparition… mais Marcel manque toujours à l’appel et Guylaine s’inquiète. Pour lui changer les idées, Claire et Raymonde lui montrent leurs achats de boules de noël et chandeliers en papier recyclé. Alors que je croyais avoir tout vu des achats de Raymonde, voilà qu’elle dévoile à Guylaine des articles et autres parcheminas que je ne savais pas qu’elle avait acheté! Voyant mon étonnement, Claire lui dit : « Raymonde, je crois qu’il serait plus sage de lui montrer tes achats seulement aux deux jours! Il serait étonné moins souvent!»
LE RETOUR DE MARCEL
Nous avions pratiquement fait notre deuil de Marcel lorsqu’il surgit soudain au grand soulagement de Guylaine qui était retourné à leur chambre pour vérifier s’il n’y était pas.! Comme il ne souvenait pas du nom de l’hôtel où nous étions, il est donc monté aux terrasses sur les toits d’au moins trois autres hôtels avant d’aboutir au bon endroit. Peu nerveux, il s’est même permis de prendre une bière avec quelqu’un rencontré sur l’une de ces terrasses. Sacré Marcel !
Le souper terminé, nous sommes tous allés manger dans une échoppe sur la rue les fameuses petites boules de pâte trempant dans une grande marmite remplie de sirop chaud et ressemblant à nos grand-père au sirop d’érable. Nous nous sommes délectés! Une autre belle journée qui finit bien!