26 février 2013
Ce matin, une petite promenade sur un bateau rafiot privé pour nous trois. Pascal pourra expliquer comment le conducteur utilise une corde relié au moteur! Le mot pollution prend tout son sens ici. Des centaines de bateaux, de tous les genres et de toutes les qualités, se partagent le Lac Tonle Sap.
Il fait déjà tres chaud. Nous connaîtrons le 38°C. Bonne fête Marlène, amie aquarelliste de Beauport, dont c'est l'anniversaire aujourd'hui.
Plus grand lac d'eau douce d’Asie du Sud-est, le Tonle Sap est unique au monde en raison de son système hydrologique.
Un lac étonnant
Organe vital du Cambodge, il se remplit et se vide au gré des moussons. Il est relié au Mékong à la hauteur de Phnom Penh par une rivière d’une centaine de kilomètres, qui porte le même nom. Chaque année, à la saison des pluies (entre juillet et novembre), le Mékong en crue, atteignant un niveau supérieur à celui du lac, force le courant de la rivière Tonlé Sap à s’inverser pour aller remplir le lac en amont ; le Tonlé Sap accueille alors les volumes d’eau du Mékong que la mer ne peut plus contenir. C’est le bon vieux système des vases communicants. Le cours d’eau remonte vers les terres au lieu de continuer vers la mer. Étonnant ! Le lac voit alors sa superficie quadrupler.
En saison sèche, à partir de la fin novembre, c’est l’inverse qui se produit : le Tonlé Sap déverse dans le Mékong les réserves accumulées pendant la saison des pluies. Le cours de l’eau s’inverse à nouveau. Et c’est à ce moment-là que se déroule Bon Om Touk, la « fête de l’eau », en l’honneur de l’eau et de la nature qui apportent la prospérité. Les paysans célèbrent la fertilité de la terre, les pêcheurs celle du Mékong.
Les villages flottants
Les habitations sur le lac sont pour la plupart montées sur pilotis en raison de ce phénomène. Imaginez-vous : de l'eau au pas de votre porte en été, et un gouffre en hiver! Les villages flottants, eux, remontent dans un bras de rivière quand les eaux sont hautes, et se retrouvent dans le lac lorsque les eaux baissent. Si vous ne connaissez pas bien la région, il sera peut-être difficile de retrouver la maison de quelqu'un d'une saison à l'autre, quand elle peut se déplacer de six kilomètres…
Tout autour du lac se trouvent des villages, qui ont chacun leur particularité. Kampong Phluk, un village sur pilotis, fait partie des lieux les plus accessibles (à cause de l'eau, vous l'aurez compris). La traversée en bateau pour y arriver fait partie du charme de l'endroit.
À Phnom Penh, du 23 au 25 novembre, des centaines de milliers de Cambodgiens assisteront aux festivités, dont les très populaires courses de pirogues.
L’origine de Bon Om Touk demeure mystérieuse. Pour certains, la fête remonterait à l'époque de l'empire d'Angkor et des combats entre le roi du Champa qui, en 1177, avait envahi le Cambodge, et le roi khmer. Les anciens racontent qu'au XIIe siècle, le roi khmer Jayavaraman VII fit la guerre aux Chams qui avaient envahi le royaume. Grâce aux pirogues, le roi repoussa l'envahisseur. En effet, le Cambodge étant traversé par le Mékong, la guerre se joua en grande partie sur l'eau. Depuis, chaque année, des courses de pirogues honoreraient le souvenir de ce triomphe des Khmers.
Une autre explication de l'origine de cette fête serait que l'armée organisait chaque année une compétition pour élire le meilleur navigateur afin de préparer des batailles. Enfin, pour d'autres, cette fête servirait à remercier les génies des eaux qui donnent une irrigation suffisante pour l'agriculture.
La fraîcheur de l'eau et le vent rendent notre promenade agréable. Avoir visité les temples aujourd'hui aurait été assez insupportable. Belle coïncidence!
Artisanat
Nous avons visité le centre d'artisanat, bien structuré. C'est un peu nos écoles pour décrocheurs québécois qui veulent apprendre un métier. J'ai me suis acheté un mignon petit sac a main noir. Très original avec ses trois pochettes: 40$ canadiens.
Ensuite, notre repas du midi au Nest Angkor est un des meilleurs au Cambodge. Le bœuf, que nous mangeons très peu, était un pur délice. Il avait sans doute mariné longtemps pour être aussi tendre. En plus, le dessert à la mangue fraîche en cubes, accompagné d'un riz collant noir arrosé d'une sauce à la noix de coco. Pascal est un inconditionnel de la noix de coco.
Nous revenons à l'hôtel. La chaleur me fatigue. Je dors une demi-heure car Thit a eut la brillante idée de demander à garder notre chambre jusqu'a 14h00. Mon clavier, à chaque fois que j'utilisais Wi-Fi devenait l'autoroute à des dizaines de fourmis miniatures. Les grands hôtels n'offrent pas souvent Wi-Fi. Il faut descendre dans le lobby.
Oups! Pas le bon aéroport!
Notre guide Thit nous a descendus à l'aéroport international. Pascal ne trouve pas le vol. Je demande à un préposé en électricité qui fouille dans un panneau électrique. Il possède une feuille où se trouve tous les vols. Nous devons changer d'aéroport et nous rendre à celui des vols domestiques. Curieusement, au même moment, voilà Thit et le chauffeur, qui sont revenus, conscients de leur erreur, pour nous accueillir et nous descendre au bon aéroport. Nous avions déjà remis nos enveloppes d'appréciation sous forme monétaire. Ils ont le sourire tous les deux: c'est bon signe.
Sophip à Phnom Penh
Notre arrivée à Phnom Penh se fait sous l'égide de la chaleur moite. Nous trouvons notre guide Sophip, jeune père de deux garçons préado, soit 14 et 12 ans. Le guide est âgé de 45 ans et il me fait un peu penser à Boucar Diouf, par son humour débridé et ses jeux de mots.
Arrivés au magnifique Sunway Hôtel, nous apprenons l'excellente nouvelle que la direction a "up gradé" notre qualité de chambre. Au lieu de Deluxe, nous avons une suite. Nous avons nos appartements respectifs pour écrire. Et karma, oh! karma que je t'aime. J'ai une planche et un fer à repasser. Je trépigne de joie. J'ai pu repasser mes 7 chemisiers. Je pense à ma bonne amie Lise G. Elle sourira sans doute en lisant ces lignes.
J'ai décidé de manger un fish and chip, seule, dans ce magnifique resto. Je prends la revue Globe incluse dans notre suite. En entrant dans le resto, la première question posée, est de me demander le no. de ma chambre: 123. Un grand sourire illumine le visage du jeune serveur que me donne une table pour deux près d'une immense fenêtre.
Un autre serveur vient prendre ma commande. Lorsque je lui donne le numéro de ma chambre, tout de suite, il m'offre du vin italien, de la région de la Toscane. Quelle bonne idée! Je bois à ma santé, à ma capacité d'être heureuse seule, en groupe ou à deux, à cette immense chance d'être là, en écoutant un guide français "briefer" son petit groupe pour l'histoire du Cambodge demain.
Quelle belle journée qui se termine sur une touche de gratitude et de remerciement.
Or koune!
POUR LES PHOTOS DU JOUR & EN SAVOIR PLUS : Le Jour 26 sur le blogue de Pascal.