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Jour 33: Temple Tanah Lot – Mont St-Michel indonésien à Bali

21 février 2015 – samedi

José marche tous les jours au bord de la mer en compagnie de son chien.  Parfois, le matin très tôt et le soir aussi. Il a perdu son chien pendant quelques jours.  C’était la première fois. Son inquiétude se situait surtout sur le fait que son chien ne fait partie d’aucune meute.

En prenant notre petit déjeuner, je remarque que le buffet de service est en bois et Pascal mentionne le vieux bois utilisé.  Lorsque j'arrête payé mes deux sacs au nom de l'hôtel, José me dit que ces morceaux de bois viennent d'un ancien pont démoli de Bali.  On trouve, un peu partout sur le site et dans nos appartements, des articles de ce vieux bois pour indiquer notre no. de chambre, la note "Ne pas déranger", celle de "Nous sommes à la piscine ou à la plage" et les grands piliers de l'entrée qui servent d'entrée sacrée comme celle des temples hindous.

Hier, la réflexologie reçue m’a amené à dormir comme un bébé.  Nous avions envie de maïs grillé pour souper dans notre petit appartement.  J’y vais car Pascal semble vraiment « knock out » et il ne s’en cache pas.  Il me faut revenir chercher une lumière.  Avant hier soir, tout était éclairé par les phares des motos et des autos.  J’ai entendu les feux d’artifices qui n’ont duré que 15 minutes.  J’étais trop paresseuse pour aller les admirer. Hier soir, le Noël An Chinois se déroulait ailleurs.

La chipie et sa charrette à maïs

Je n’ai que 2$ alors qu’on m’en demande 3$ pour les 3 maïs.  Je leur dit que c’est ok et je marche vers une autre charrette.  Non, non, 2$, ok.  Grands sourires! J’attends qu’ils soient cuits, grillés et enrobés de leurs huiles épicées.  Mais voilà qu’un maudit chinois arrive et en demande deux, et la chipie, leur donne deux des miens déjà prêts.  Je suis en c..v…e! Je lui demande de me redonner mon 2$.  Non, non, les autres à toi! Et elle sourit à pleines dents! Non, non! Plus de sourires et je prends ma voix fâchée, non, je suis fâchée et je leur dis.  D’autres chinoises arrivent et veulent les maïs déjà prêts.  Cette fois-ci, elle me les remet sans aucun sourire.  Je les mets dans le sac que j’avais apporté et je les salue d’un grand sourire malgré tout.  Elle décide alors de sourire à son tour.  On est quitte!

Temple Tanah Lot

Serinata et Santa sont au rendez-vous plus tôt que l’heure dite.  Ils ont été au bord de la mer.  Nous partons pour 09h00 et fait déjà très chaud : 28oC.

En regardant les rizières défilées ce matin, je réalise que je m’ennuie un peu de ces belles rizières. L'une des particularités de l'Indonésie, est que l'on y cultive le riz toute l'année ce qui permet d'en observer tous les stades de la culture. Ici, certaines parcelles sont labourées alors que sur d'autres, le riz a déjà quelques centimètres de haut. Certains, les pieds dans l'eau, arc-boutés sous leur chapeau de paille, plantent régulièrement des semis qui atteindront entre 80 et 120 cm de haut. Ici, pas de machines agricoles polluantes : des bœufs tirent une charrue qui laboure le sol de gros sillons. Elles me manquent définitivement un peu!

Arrivés à Tanah Lot, je suis surprise de voir tant de chinois en un seul endroit après la plage de Jimbaran.

Ma belle Denise, le fameux temple dont tu parlais est celui-ci.  Même principe que le Mont Saint-Michel en France.  Le temple est isolé sur un rocher.  Ce matin, c’est la marée haute, donc on ne peut s’y rendre à pied.

Les ombrelles d'apparat et les pyramides d'offrandes donnent un air de fête à la couleur très foncé de la majorité des temples qui sont fabriqués à partir du sable volcanique, Tanah Lot inclus.

Les Français disent de Tanah Lot que c’est le Mont-Saint-Michel de Bali. C’est vrai pour toutes les raisons suivantes : un temple dans la mer, sur un rocher, des marchands du temple à une échelle astronomique, des embouteillages déments pour y arriver, et surtout pour en repartir. Mais comme au Mont-Saint-Michel, on y va quand même parce que c’est beau.

Je pense qu’il est mieux de le visiter le matin afin d’avoir la lumière sur sa face. J’assume que le soir, il doit être plutôt sombre et le coucher de soleil est loin d’être garanti.  Nous avons choisi de le visiter ce matin et prendre notre après-midi à se préparer pour repartir demain matin entre 06h30 et 07h00.  Alors, petit déjeuner à 06h00. Heureusement, car il est 15h15 et il pleut depuis une demi-heure. Le seul coucher de soleil que nous avons eu la chance de vivre et photographier est celui du jour de notre arrivée. La nuit passée, Ubud et d’autres régions de Bali furent inondées.  Les nouvelles en parlent à CNN. À Jimbaran, aucune pluie locale.

Comme disait ma bonne amie Denise Jodoin, Tanah Lot est un rocher célèbre de Bali, sur lequel repose le temple. Le temple aurait été construit au XVIe siècle par un prêtre du nom de Nirartha qui se serait reposé à cet endroit lors d'un voyage. Certains pêcheurs, l'ayant vu, lui auraient remis des cadeaux. Il demandera par la suite aux pêcheurs de construire à cet emplacement un temple pour vénérer les dieux de la mer. La légende raconte qu'un serpent marin, né de l'écharpe de Nirartha, protège le temple des voleurs et mauvais esprits.

Tanah Lot est l'un des sept temples marins construits sur la côte sud-ouest de Bali. Certains racontent qu'ils forment une chaîne en raison du fait qu'il est possible d'apercevoir de part et d'autre de chaque temple, celui qui le précède et celui qui le suit.

D'importants travaux de restauration ont été entrepris en 1980, pour consolider le rocher qui s'émiettait et menaçait les structures du temple. Le gouvernement japonais finança les travaux de restauration grâce à un prêt de 800 milliards de roupies. Le tiers de la roche visible aujourd'hui est artificiel. Le rocher était lié à Bali par une arche naturelle aujourd’hui disparue et non reconstituée. Tanah Lot fait partie d’une série de temples, dits "temples de l’océan".

En revenant, je demande si je peux arrêter m’acheter un sac en cuir de Bali.  Oui, madame, avec plaisir. Serinata nous arrête à un marché local immense comme un Rosy en triple. Il y a de tout, à tous les prix.  J’achète un tissu fleuri d’immenses fleurs colorées pour Vicky comme celui qu’elle m’avait suggéré et un autre pour je ne sais qui, 2 tissus en batik et une nappe pour l’été.  Malgré le fait que je n’ai pu trouver mon sac de voyage en cuir, je suis heureuse de mes achats.

Serinata nous dit qu’à Bali pas beaucoup de serpent, plus de tigre sauvage, pas de tarentule… Ces bestioles se retrouvent à Sumatra.

On se salue en Indonésie en faisant le Namaste avec les mains jointes et en prononçant Om Swasti Astu.

* Les mots hindi/urdu abondent dans la langue indonésienne: desha (village), pura (temple), saniscara (samedi), gaja (éléphant), putra et putri (fils et fille), bali (sacrifice), dharma (devoir), dirghayu (longévité), buddhi (intelligence), dewi - dewta - wanita (femme), pertiwi (terre mère) ou prithivi en hindi.

* Hanuman road (le nom des rues, des boutiques et des personnes sont d'origine sanskrite ou arabe).

* Surya - Sevana est un rituel observé chaque matin par le prêtre balinais.

* La mère, ibu, joue un rôle essentiel au sein de la famille. L'éducation d'un homme se mesure au respect qu'il porte à sa mère.

Il nous explique qu'un étranger ne peut devenir propriétaire d’un terrain.  La Loi indonésienne interdit formellement qu’un étranger soit propriétaire d’un terrain sur l’archipel. Seuls les indonésiens ont la faculté d’avoir, juridiquement,  un titre de propriété (Hak Milik). Il lui faut le mettre au nom d’une personne vivant en Indonésie.  C’est un règlement gouvernemental afin de garder la terre aux habitants indonésien. C’est un peu le principe de la Coopérative. Ça pourrait expliquer aussi pourquoi beaucoup d’étrangers(e) sont en couple avec des gens d’ici.

Nous faisons nos adieux à Serinata et Santa.  Temps de vivre la dernière portion de notre voyage.

Nous retournons dîner au Jimbaran Bay Cafe pour un dernier fish and chips avec Coke et arachides salées à l’ail rôti.  Le couple de russe commande un immense homard vivant afin de le manger grillé avec légumes et riz blanc.

Bali! Bali! L’enchanteresse! Cascades de rizières émeraude en terrasses, cérémonies de temples féeriques, longues plages de sable, des coutumes qui semblent immuables, une expression artistique bien vivante et l'exceptionnelle gentillesse de la population souriante, la liste des images qui évoquent ce coin de paradis appelé Bali est sans fin.  Alors entre mer et rizières, plages immaculées et temples hindous, cérémonies et offrandes, je ne sais plus à quels saints me vouer. Je dirais qu’ici, je choisis Vishnu, Shiva et Brahma en compagnie de mon Dieu si précieux! Après tout, c’est le coin terrestre où toutes les religions vivent en harmonie!!!

Ce soir, j’aurais aimé souper aux lanternes, les pieds dans le sable blanc encore chaud de la chaleur du soleil. C’est la première fois que l’eau d’une mer est chaude ainsi. Avec le retour des pêcheurs, je désire manger du thon : oui mes filles d’amour, votre mère va manger du thon, car il y en a. En regardant déambuler les gens, je réalise que les balinais viennent se reposer et parfois méditer et prier sur cette plage alors que les touristes viennent prendre des photos. Je dois plier bagage car il pleut.

Au plus profond de moi-même, je rends grâce pour l’amour que je suis, pour les amours qui sont dans ma vie et pour l’amour qui m’entoure.

À demain à Lombok sur l’île de Lombok!

 

Jour 14 – Peuple Toraja

2 février 2015 - Lundi - Toraja, Sulawesi - Hôtel Toraja Misiliana

De notre chambre, les tours des mosquées se mélangent aux tours des grues qui invitent Makassar à se développer en modernité. Ici, les bémos sont bleus et ils semblent vouloir s’harmoniser avec la mer tout à côté.

Ce matin, je vais essayer le bubur manado, car j’ai promis au serveur qui m’offrait de l’essayer hier matin, d’y goûter, comme il dit si bien : « May be tomorrow ».  Je m’aventure donc vers l’expérience du bubur manado.  Il fait bouillir de l’eau et à ébullition, il ajoute du riz déjà cuit et une autre préparation de maïs, en bouillie aussi.  Il brasse bien afin d’enlever les grumeaux et ajoute des feuilles genre épinard, d’autres feuilles sur tige un peu comme le boy choy mais en plus chétif et enfin deux assaisonnements.  Surprise! Une fois assise, je sens le mets.  Ce qui a été rajouté comme assaisonnements : du poisson effiloché et du piment rouge hyper fort (antiseptique naturel, je vous le jure).  Bon!  Je mange tout autour et mets de côté les deux horreurs.  Je soupçonne la présence de noix de coco dans le lequel le riz aurait cuit.  C’est délicieux et délicat!

Nous partons ce matin pour rencontrer les fameux Torajas, une des trois tribus débarquées en Indonésie.  Nous aurons environ 8h00 de route.  On est parti!

Il a plu une bonne partie de la nuit et ce matin, ça continue.  Nous serons en voiture la grande partie de la journée! Alors! Risal nous fait passer par le port où sont accostés une panoplie de bateaux dont plusieurs en bois « luper »  fabriqués ici, à Sulewasi.  Le bois teck sert pour l’intérieur seulement.

Situé au nord de Makassar, le port Paotere est le port de pêche traditionnel de la ville, avec ses grands voiliers Bugis (appelés Phinisi) de toutes les tailles et toutes les couleurs amarrés de toutes parts. Bien qu’étant pour la plupart motorisés, les pêcheurs utilisent quand même toujours les voiles des bateaux pour naviguer.

La vie quotidienne débute tôt à Makassar.  Il est à peine 08h00, et le quartier du port de mer est déjà bien avancé dans ses habitudes : la soupe fume sous la pluie, les becaks attendent le soleil pour circuler, les motos, comme toujours, se faufilent entre les voitures et les camions faisant fi des lois les plus élémentaires de courtoisie : à chacun pour soi!  Mais, pas besoin de feux de circulation.  Chacun semble savoir jusqu’où la courtoisie peut aller.  Je pense que la grosseur du véhicule détermine la préséance dans la circulation.

Le « becak », ce moyen de locomotion si emblématique

Le « becak » est un cyclo-pousse à 3 roues qui est très utilisé pour les petits trajets en ville. Le conducteur est placé à l’arrière et les passagers devant lui, leur laissant le champ libre pour admirer le paysage. Ils arborent des couleurs vives et sont équipés de klaxons si chers aux Indonésiens !  Il faut négocier le prix avant de monter à bord. Parfois il est équipé d'une moto plutôt que d'un vélo: beaucoup moins fatiguant.

Nous arrêtons une demi-heure au garage Dunlop car Rashni a une crevaison qui demande à être réparée.  Il a été brisé à l’hôtel hier.  Ils ont trouvé deux grands clous responsables de la déception de mon beau Rashni.  Les filles, tout comme moi, vous allez penser, en le voyant au beau chanteur français, Daniel Guichard qui chante si bien « La tendresse ».  Aujourd’hui, ce tube a été remplacé par « Mon vieux » écrit en l’honneur de son père.  Bon!

 

Sulawesi anciennement (Célèbes) se déploie comme une orchidée. Il suffit de regarder sa forme pour comprendre qu'ici, entre criques et montagnes, la mer est partout. Elle regorge de merveilles naturelles.

Les nuages accrochés aux montagnes descendent pour étendre leur brume sur les rizières.  De toute beauté!  Il ne pleut presque plus déjà, après seulement une heure de route.

L'ensemble est très montagneux, avec des massifs qui culminent à plus de 3500 mètres et des hauts plateaux perchés à plus de 500 mètres, mais seul les extrémités nord-est et sud-ouest sont volcaniques. C'est le pays des pirates Bugis et Makassars, qui jadis surveillaient la route des épices entre Sulawesi et les îles Moluques.

 

Vers 11h20, Richard nous arrête pour nous montrer les étales de poissons séchés et salés. Plusieurs sortes dont j’espère vous parlera, car je n’ai capté que quelques noms : carpe, un genre barracuda, pis!!!

Les cultures spécifiques des différents groupes ethniques de Sulawesi sont toutes intéressantes mais ce sont tout particulièrement les Torajas de Sulawesi qui attisent notre curiosité. Elles se caractérisent par de fastueuses cérémonies funéraires et également par une architecture traditionnelle (le tongkonan, maison sur pilotis) d'une grande beauté. Nous en prenons en photos tout le long de la route et du voyage qui dure toute la journée.

 

Bien protégé au-delà des hautes montagnes et falaises de granit escarpées des hautes terres centrales de l’île, les Torajas y vivent dans les vallées qui sont luxuriante avec des rizières en terrasses vertes et les plantations de café fertiles.  Les autres agriculteurs de la région vivent de légumes et fruits vendus dans des kiosques comme ma famille le faisait en vendant des bleuets et des fraises.

La route de Makassar à Toraja longe la côte pour environ 130 km, puis frappe les montagnes. Après l’entrée de Tana Toraja dans le village de Mebali on découvre un paysage majestueux de géants, granites gris et pierres bleu et des montagnes qui forment un contraste saisissant avec le vert vif des paysages fertiles, pluviales terrasses et le l’oranger du sol tropical. C’est Tana Toraja, une des zones les plus splendides en Indonésie. Nous roulerons environ 308 km en 8h00.  Ça vous donne une idée de l’état de la route et ses serpentins!

 

Plus on se déplace vers les hauts plateaux, plus je suis impressionnée par la beauté spectaculaire de la nature et de la manière que vivent ces communautés isolées dans une structure familiale et sociale d’entraide.

Ici, la noblesse de Toraja est considérée comme les descendants des êtres célestes qui étaient descendus par un escalier céleste pour vivre ici sur terre dans ce beau paysage.

Nous arrêtons dîner à Pare Pare au resto hôtel Bukit Kenari où il semble y avoir des concours de karaoke.  Je demande s’il est possible d’ouvrir une fenêtre afin d’avoir un peu d’air.  Un employé vient « enlever » la fenêtre au complet.  Une brise entre en trompe et nous rafraîchit d’un seul coup.  Nous sommes au bord de la mer de Makassar. Comme dirait ma belle Valérie : « Que c’est beau! ».

 

C’est la journée des expériences nouvelles en cuisine.  J’opte pour le gado gado recommandé par notre Ana de l’agence Takah Tika.  Je vais lui répondre que c’est fait.  Ce sont des légumes, qu’une fois cuits, sont versés dans une sauce aux arachides en morceaux.  Vraiment délicieux! C’est accompagné d’un œuf à la coque.

Nous passons, Enrekang, Makale dans les Highlands Toraja qui sont des villes entourées par des falaises rocheuses volcaniques étonnantes. Photos, photos, photos! Quelles beautés exotiques et sauvages en même temps.

 

Richard nous arrête pour acheter des fruits : salak (litchi échevelé) 1kg pour 1$, des clémentines pas tellement sucrées mais très juteuses 0,50$ pour 10, des fruits serpents 1 kg pour 0,50$.  Ben oui!  Je laisse un pourboire à la dame qui sourie de surprise.  Elle est belle l’agricultrice. Nous voyons des pamplemousses gros comme des citrouilles moyennes.  Vraiment!

Notre appartement, pour les 5 nuits ici, est quand même assez grand équipé d’une armoire comme j’aimerais que mon frère Laval me construise.  Je promets de m’en occuper à mon retour.  J’ai défait ma valise pour la première fois en 15 jours.  Demain, je fais laver notre linge, vu qu’il va faire beau, car on est arrivé! Je place mes vêtements et mes affaires afin de les rafraîchir durant ces jours sur place.

 

Pour une journée sur la route, j’en avais à raconter! Ce voyage est fascinant de part ses différences.  Chaque région nous offre des spécificités particulières : Sumatra, les ourangs-outans et les Bataks entre autre, l’Île de Samosir pour sa présence au cœur du lac Toba, Java pour ses temples, Sulawesi pour les Torajas et leurs cultures si particulières.

Je me rends au lobby pour envoyer mon message et me coucher.  Je suis crevée par toute cette route qui a fait subir à mes fesses une demande de repos allongé.

Selamat tidur! Xxx

 



















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