22 janvier 2015 - Dimanche
Ne m’endormant plus à 02h00, Pascal se réveille et dit que je peux lire; ça ne le dérange vraiment pas. Je continue d’apprécier la présence littéraire de monsieur Daudet. Quel artiste des mots!
Nous prenons un petit déjeuner délicieux : café capuccino, fruits frais, rôties françaises servies avec beurre et confitures maison. Le chef cuisinier est allé réveiller l’employé de la réception qui dort dans le bureau. C’est sa nuit de garde. C’est aussi lui qui nous sert notre petit déjeuner tout en jasant, non, en posant un tas de question sur le Québec. Comme il dit si bien, d’habitude les canadiens parlent anglais. En voyant notre questionnement au sujet du retard de Bluewater Safaris Express, il appelle à leur bureau. Tiens, il arrive! Pourboire au jeune homme, bye bye dans un sourire si caractéristique au balinais.
Un jeune couple habitant l’Ohio s’y trouve déjà ainsi qu’une femme seule. Le couple parle hollandais entre eux. On échange un peu, et chacun entre dans sa bulle. Ils descendront au premier arrêt sur l’île de Trawangan, une des trois Gilies.
Nous attendons dans une gare navale (si on peut dire) à l’abri du soleil. Il fait déjà 28o C à 07 :15 au port de Sanur. Je m’informe de la durée de la traversée : 2h30. La carte de Serinata est bien pratique afin de regarder le trajet que nous allons parcourir. Nous marchons jusqu’au quai afin de monter dans cet express. En montant, je salue les membres de l’équipage par un beau « Selamat pagi » qui, dans l’espace de 3 secondes, résonne en cœur « Selamat pagi » madame. Plus de Hello ou de good morning, seulement Selamat Pagi en cœur et un sourire fendu jusqu’aux oreilles. Vive les balinais(es).
Deux rangées de 10 bancs doubles nous permettent un certain confort. La plupart des passagers monteront sur le deck et s’associeront par terre. Je préfère le confort de l’intérieur. La première portion du voyage, i.e. de Sanur (Bali) à Padang Bai (Bali) prend environ ¾ d’heure.
Il y a un "guide Lombok" en anglais que je lis de la première à la dernière page. Il faut dire que la moitié est occupée par de la publicité dont une bonne douzaine de pages payées par le Puri Mas Hotel où nous séjournerons 8 nuits, du 22 février au 1er mars. Ana a opté pour cet hôtel 5 étoiles afin que nous soyons vraiment confortables après avoir vécus un peu de tout durant les 5 dernières semaines : 1 étoile par semaine est bien méritée.
- J’apprends qu’il y a trois grandes villes sur l’Île :dont Mataram et Kuta et que nous habiterons dans le secteur touristique deluxe de Senggigi, mais le Puri Mas Beach Resort se trouve sur la plage Kerandangan, nom du petit village à 2 km du Resort et que l'adresse du Spa est à Mangsit Beach, un autre petit village Sasak
- Que nous payerons 45 000 IDR (4,50$) chacun pour la taxe d’aéroport.
- Qu’au Holiday Resort près du Puri Mas, on peut manger au buffet chinois pour 18,50$ canadien
- Que de notre hôtel est à 1h00 de route de l’aéroport
- Que la rue principale se nomme Jalan Raya Sanggigi
- De prendre des photos au coucher de soleil face au volcan Agun vue de notre hôtel
- Que le secteur touristique de bord de mer s’étale sur 10 km dont une bonne partie en plage encerclée par une baie
- Que le Nouvel An chinois quitte l’année du cheval qui était très noble pour entrer dans celle du mouton. On prédit qu’il y aura moins de naissance en Chine, car les Chinois ne veulent pas de moutons comme énergie annuelle de leur bébé
- Que le samedi soir est celui de la dégustation de Paëlla pour 25$ US chacun
- Que je vais pouvoir acheter des perles produites au sud de l’île vers Kuta
Le 2e arrêt où presque tout le monde descend : Gili Trawangan. On se demande bien pourquoi il y a une foule si nombreuse qui attend sur la plage afin de monter dans les différents types de bateau qui sont amarrés là afin de les ramener à Bali. Nous y sommes restés un bon 20 minutes. Je salue la petite famille hollandaise ou allemande qui débarque et que je trouve bien sympathique.
Nous quittons le détroit de Lombok pour déboucher dans la mer de Bali. Ça brasse un peu plus. Il nous faut fermer toutes les fenêtres donnant à l’ouest car les éclats d’eau propulsés par le bateau montent jusqu’au milieu de la fenêtre nous cachant une bonne partie du paysage. C’est moins important car c’est la mer à perte de vue, et ce, de tous les côtés.
10 minutes à peine, le 3e arrêt, le nôtre, à Teluk Kodek. Moustika nous attend avec le chauffeur Asam tous les deux mi-vingtaine. Ce guide aimerait bien, qu’une fois reposés, nous prenions un ou deux tours car il y a tellement à visiter sur l’île de Lombok : village des Sasak (les seuls autochtones que nous n’avons plus le goût de visiter), le volcan Rinjani qui s’élève à 3 700 mètres (on n’a plus le goût d’en photographier), faire du snorkeling (on ne veut rien savoir), voir les coraux (ah! oui, bon) etc. Nous restons polis en disant que nous allons y penser. Et nous pensons bien rester tranquilles. Pascal a payé un surplus pour s’assurer que notre chambre sera assez spacieuse et confortable pour y passer ces huit jours.
Un peu d’histoire quand même…
Au 16e siècle, Lombok était gouverné par le royaume de Karangasem à l’est de Bali (monarchie). Il habite la ville de Cakranegara. En raison de la conquête de Bali sur le peuple Sasak autochtone, une grande partie de Lombok a marqué l’histoire balinaise et son patrimoine culturel, en particulier autour de la ville de Mataram.
Mais, avant même l’arrivée des Balinais, un prêtre islamique à partir de Java, connue sous le nom de Sunan Giri qui avait déjà converti une grande partie de la population locale Sasak à l’islam, et qui jusqu’à aujourd’hui, se conforme à ce qu’on appelle Telu Wektu – ou trois fois pour les prières quotidiennes, qui diffèrent des 5 prières obligatoires dans l’Islam. Wektu Telu est une religion unique professée par le peuple Sasak de Lombok qui allie l’islam avec les vieilles traditions et les croyances ancestrales.
La majorité Sasak est donc musulmane à environ 75%, une minorité hindoue balinaise, ainsi que de plus petits nombres de Chinois, Javanais, Bugis et Arabes cohabitent sur l’île.
Et naturellement, l’histoire de Lombok se mêle à celle de l’Indonésie : 1943 à 1945 : les Japonais, ensuite la rébellion du peuple pour obtenir leur indépendance, les Hollandais qui veulent revenir garder leur culture coloniale…
Moustika dit que la moitié des îles sont sans habitant, donc, des îles pour ceux qui veulent jouer au Robinson Crusoe.
Hier, les habitants de Lombok ont vécu un mini cyclone. Des branches et des arbres jonchent le sol tout le long de la route qui nous amène au Puri Mas. Durant les derniers jours, il n’y avait plus de transport par bateau à cause du danger à naviguer sur les fortes vagues. Ça pourrait expliquer la présence de tous ces gens que nous avons vus en attente de retourner à Bali. Que nous sommes chanceux, encore une fois!
Moustika nous dit que la compagnie aérienne LION surbooke. Sur 120 vols, 99 vols partiront en réalité. Les autres avions étant en réparation ou hors service. Ils ont tellement eu de délais, que les gens ont contestés obligeant la police à leur donner des amendes pour non respect des réservations. Vive Garuda. Un peu plus cher, mais plus de qualité offerte. Sur tous les vols que nous avons pris, il y a toujours eu soit une collation, soit un repas complet. Il y a longtemps que nous n’avons plus ça sur nos vols d’une heure ou deux de temps en distance.
Maintenant, nous voici arrivés au Puri Mas Hotel
La chambre 11 nous est allouée après 2 heures d’attente durant lesquelles un cocktail de bienvenu nous a été servi, suivi un nasi goreng partagé entre nous deux que nous payons. Il fait drôlement chaud. La brise qui vient de la mer de Bali est rafraîchissante. Nous avons choisi une table sur la terrasse qui surplombe la mer. Tout à coup! Une vague nous averti qu’elle risque de revenir. Mais non! Quelques 15 minutes après, une autre vague, mais celle-ci nous annonce clairement que nous devons changer de table. Tout est mouillé, nous inclus! Allez, dépêchons!
Jack Jackson nous diverti avec les chansons de son premier album que Vicky m’a copié il y a quelques années. Je l’écoute quelquefois durant l’année. J’aime moins ses autres parutions. Sans doute sentimentale la madame! Mais ici, il prend une forme de réconfort, de nostalgie, de pensées vers Québec, Montréal et le Lac St-Jean où habitent les gens que j’aime. Ouf!
Maintenant la saga de la chambre 11 (mon chiffre d’année universelle). Pascal est resté au restaurant car son sac est extrêmement lourd avec ses 6, 7 ou 8 bières, je ne sais plus! Alors, je me rends à la réception, car on nous a dit que la chambre serait prête pour 14h00. Tapant!
Je m’identifie, je crois avec trop de conviction, car un homme avachi sur le bureau de la réception répète tout ce que je dis. Je regarde les employés qui sont un peu gênés. L’homme se redresse passe devant moi sans me regarder. Je lui demande en anglais : Qui êtes-vous, vous? Je suis un chauffeur. Et il commence à m’expliquer ce qu'il fait. Ses yeux injectés de sang me laisse douter de sa capacité à conduire aujourd'hui. Je détourne le regard et le dos afin de m’adresser aux employés. Ils sont super gentils et l’homme continue son chemin en maugréant. Je n’ai rien à foudre avec une personne si mal élevée. On me donne la chambre 11. Elle est super spacieuse. Mais elle est bruyante. Je vais chercher Pascal afin qu’il vienne constater sans lui dire que je la trouve bruyante.
Nous plaçons nos affaires et après quelques vingt minutes, Pascal trouve que c’est bruyant. Le petit cottage est juste en face de la réception et la route passe derrière. On s’entend que c’est Pascal qui va parler, car nous sommes dans une région musulmane où la femme ne compte pas beaucoup. Et ça marche!!!! Les deux employés vont voir le gérant qui revient en nous disant qu’il va nous donner une villa sans frais supplémentaire vu que nous restons 8 jours. Nous voulons voir avant de décider.
Une petite piscine extérieure ainsi qu’une terrasse/séjour servent de points d’entrée agrandi notre territoire! Une porte patio fait partie d’un mur en verre. Lit à baldaquin pour retenir les filets moustiquaire, des meubles super garnissent le mur en face du lit où une télé est insérée. Une autre pièce fermée avec des portes en verre opaque vert pâle s’ouvre sur une baignoire encastrée et encadrée d’un côté, d’une douche et de l’autre la toilette. Un walk-in se trouve au bout pour entreposer nos 3 valises. Une semaine dans ce petit paradis. Nous pourrons prendre le soleil ici à notre terrasse privée. On pourra se baigner dans notre mini piscine juste assez tempérée pour nous rafraîchir. Quelle belle vie!
Un autre jour, avant de manger, je pourrai réserver l'un des deux ou trois boudoirs/lits à baldaquins surplombant la plage, en buvant un des cocktails maison à consommer en écoutant les vagues. En lisant le menu ce midi, j’ai constaté que c'est une restauration particulièrement bonne et adaptée à toutes les nationalités: on peut certes manger indonésien, mais également italien avec pizzas et pâtes, américain, avec des hamburgers. La bouteille de vin la moins chère double au moins l'addition, comme partout en Indonésie.
À chaque voyage que nous avons fait, nous avons expérimenté un cadeau au niveau de la qualité de la chambre, comme celle octroyée en une suite en Australie parce qu’il n’avait plus de chambre deluxe. Je crois que cette fois-ci, c’est parce que Pascal est venu avec moi pour dire que c’était trop bruyant. Il s’est assis et a attendu à la réception. Je l’accompagnais sans dire un mot. Nous sommes sur une île musulmane, il ne faut pas l’oublier. Que se soit le gérant, lui-même qui vienne nous montrer la chambre en disant qu’il ne nous en coûterait pas plus cher que la deluxe, prouve que la présence masculine, dans certain cas, est nécessaire et appréciée.
Un panier de fruits nous est apporté en signe de bienvenu! Super! Notre souper qui vient d'arriver, car nous avons manger des arachides balinaises vers 16h00. Délicieuse combinaison pour notre repas ce soir.
Nous arrivons de prendre les photos du coucher de soleil en jasant avec les pêcheurs et leurs familles. Les enfants se baignent dans des cris et des rires, comme à tous les soirs. Un pêcheur tente le poisson du bout de sa ligne, les vendeuses veulent me revoir demain, et Sok veut me vendre des perles de Lambok. À suivre!
Nous avons commander un Rijsttafel (table de riz) qui est un met importer des néerlandais. Il s'agit d'un ensemble de mets servis dans des plats individuels dont la variété peut changer selon le goût ou la demande du client. Il s'agit de préparations indonésiennes de légumes, de viande, de poisson, d'œufs, de volaille faisant la ronde autour d'une montagne de riz, agrémentées de krupuk (chips de crevettes), de banane, de piments, de cacahuètes, de concombre mariné. Je reviendrai sur cette description, selon ce que nous avons choisi pour ce soir. Nous avons opté pour le numéro un! Nous espérons que ce mets sera digne de porter ce nom. Ce sujet aussi est à suivre!
J’entre dans notre nouveau paradis entourée de fleurs, d’encens au jasmin et la tête pleine de mots, d’images et de musique.
Bonne nuit! Il est quand même 21h00. xxx