Author RaymondePublished on Leave a comment on Jour 20 : quittons Sulawesi et en route vers Bali
8 février – dimanche - Suara Air Villa à quelques km d'Ubud
Un bref résumé de la journée. Un petit déjeuner digne de celui des chinois : œufs en caoutchouc même difficile à couper avec un couteau, des rôties grillées seulement d’un côté, un café qui coûte l’eau noire et des gens qui parlent sans cesse en nous regardant manger! Bon!
L’Hôtel BBC est gérée par une jeunesse indifférente aux besoins des touristes étrangers. Par contre, le petit déjeuner indonésien était bien garni. Sans doute, je deviens plus difficile ayant eu un service 5 étoiles à Lemo. Celui qui parle anglais porte des lunettes semblables à celles de Drew. Il est très à la mode.
En prenant une photo de la rivière qui mène au Lac Tempe, je vois le véhicule de notre chauffeur. J’apprends que le chauffeur y est logé gratuitement et que ses repas sont choisis et payés par le guide. Pascal a été très généreux pour le pourboire remis individuellement à Rashni et Risal. Ils sont attentifs et généreux de leurs connaissances et de leur temps. Ils voient un endroit qui mérite une photo, Rashni nomme ce qu’il voit en indonésien et il arrête alors que Risal commente et explique. Ainsi, nous apprenons des expressions, des mots et les rires réunissent le tout en gratitude, autant pour nous que pour eux.
En route, des vaches tondent le gazon des cimetières en mangeant les pousses fraîches pour remplir leur estomac et donner cette belle peau de vache lustrée qui luit au soleil. J’aime leur derrière couleur beige qui se découpe jusqu’aux abords des flancs caramel, comme nos cerfs de l’Estrie. Elles sont bien élégantes comparées aux buffles dont la grisaille de leur manteau semble bien terne par rapport à ce caramel et beige qui me donne le goût de les photographier à chaque fois que j’en vois une broutée dans les rizières.
Dans la région en descendant de Lemo à Makassar, les rizières ressemblent à un crâne d’homme chauve sur lequel on aurait inséré des épis de cheveux en rangées bien droites et symétriques.
Une ondée nous surprend tout à coup. Elle dure une bonne demi-heure et son intensité arrête bien des motocyclistes imprudents qui n’ont pas de mantes de pluie. Ils s’abritent alors sous les parois rocheuses qui surplombent le bord de la route sinueuse. Nous avons traversé certainement de 5 à 6 cols nous permettant ainsi de passer de l’une à l’autre.
Nous dînons à un resto de Makassar logé dans un mini centre d’achat. C’était bien! J’ai failli « mourir » car j’ignorais, jusqu’à maintenant, que je suis allergique à certains piments forts. Ma gorge s’est complètement fermée et je ne pouvais plus respirer ni par la bouche, ni par les narines. J’ai paniqué un bon 10 secondes avant de me calmer, essayer de respirer à nouveau, rien, et relaxer à nouveau, respirer et un peu d’air entrait, et enfin, relaxer à nouveau pour que l’air continu d’affluer dans mes poumons. C’était vraiment paniquant! J’ai fait peur à mon chum et à la tablée, car Pascal offrait le repas, à ma demande, à Risal et à Rashni. Ouf!!!!
À mon retour, je vais passer des tests d’allergie car ma voix part et revient selon ce que je mange. Le poivre semble être une certitude, certains piments forts aussi. À suivre!
À l’aéroport, le poids de nos valises ne doit pas dépasser 20 kg pour les vols domestiques. La mienne pèse 20,5 kg, celle de Pascal 19,5 kg et la petite 13 kg. C’est celle, Valérie, que nous apprécions énormément entre chaque vol domestique afin d’y mettre les ordinateurs, nos sudokus, nos « en cas ou… ». Super cette petite valise à roues multi directionnelles. Nous voyons des gens avec des valises à roues uni directionnelle et c’est pas un cadeau de passer du tapis au plancher, du plat aux escaliers et surtout de changer brusquement de direction. Cette dernière ne pivote pas du tout et roule sur le côté. Ça aussi Valérie nous l’apprécions beaucoup.
Refaire mes cartes de visite pour le prochain voyage
M’informer re : Ministère du Tourisme pour échange de guide de langue française
À l’aéroport où nous sommes arrivés très en avance, malgré le désir de nos deux comparses à vouloir nous faire visiter Makassar, nous choisissons la fraîcheur de l’aéroport. J’en profite pour terminer mon livre de Marquez, dont je retiens le résumé du livre en cette phrase qui me ressemble beaucoup : « Ils avaient vécu ensemble assez de temps pour comprendre que l’amour est l’amour, en tout temps et en tout lieu, et qu’il est d’autant plus intense qu’il s’approche de la mort ».
Suite à toutes ces visites de niches, de grottes, de rituels funéraires, il est très approprié que je prenne conscience de cette phrase qui décrit si bien mon chemin de vie avec les gens que j’aime tant.
Ciao x x x
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Jour 18 – Papiong, parmarasan, Village Mangape, Sulawesi
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Author RaymondePublished on Un commentaire sur Jour 18 – Papiong, parmarasan, Village Mangape, Sulawesi
6 février 2015 – Vendredi - Sulawesi
Notre dernière journée dans la région. C’est incroyable comment je peux m’adapter rapidement. Je me sens déjà un peu « chez-moi » à l’Hôtel Misiliana.
Nos découvertes commencent par une grotte funéraire. Je peux vous dire, que si je m’étais écoutée, je serais resté au lit à lire la fin du roman de Marquez « L’amour aux temps du choléra ». Je n’ose m’en ouvrir à Pascal car je sais que ça l’inquiéterait. Je me prépare comme d’habitude et nous partons après avoir terminé notre petit déjeuner habituel.
Je le lui dis, une fois partis. Lui aussi se questionne à savoir, serons-nous heureux de cette expédition. Sans nous en rendre compte, nous avons des attentes et des idées préconçues en ce qui a trait à ces fameuses niches et grottes funéraires. Que peut bien avoir celle-là qui mérite le détour?
Le soleil varie son horaire pour l’heure de son apparition, mais il est au rendez-vous à chaque matin, sauf hier, il se cachait souvent derrières les nuages, au plus grand bonheur de Pascal. Ce matin, à 06h00, il fait encore noir, mais le concert matinal est débuté : les grillons se taisent pour laisser les oiseaux débuter leur concert. S’ajoute alors le chant du coq qui désire vraiment qu’on l’entende, car il se reprend pendant une bonne demi-heure. Ensuite, s’insèrent des sons inconnus à mes oreilles mais qui demeurent très harmonieux avec les autres notes naturelles. Ce sont sans doute des animaux qui se réveillent aussi. Les chiens ne jappent que le soir pendant une heure. Je pense qu’ils reviennent chez-eux et reprennent possession de leur territoire en l’annonçant à qui veut bien les entendre.
Nous cahotons jusqu’à Tempangallo où une vieille dame accueille Risal (pas Richard) en lui demandant des sous. Il semble surpris mais il lui remet des rupiahs. Trois enfants arrivent en courant pour quêter. J’ai ma caméra en main qui est devenue l’extension de ma main droite. Clic ! une photo !
Nous descendons près d’une rizière où un homme laboure son champs de riz avec un tracteur manuel muni de deux immenses roues métalliques qui permettent de rouler dans la boue et une herse centrale qui l’envoie derrière pour être déchiquetée par un autre système de roue. De jeunes ouvriers travaillent avec un homme plus âgé à terminer l’enveloppement d’un mur à fin décorative. Ils ne sont pas très souriants ce matin !
Comme le suggère notre itinéraire, suit un trekking en passant par une petite rizière près d’une forêt de bambou qui nous conduit voir des tombes de pierre et l’ancienne Erong. Cette grotte éclairée de la lumière du matin est tout simplement magnifique. Tout ce que nous avons pu regarder et apprendre dans les derniers jours se trouvent ici, dans cette grotte. Une chance que je suis venue. Une fois acceptée cette manière de faire des Toraja envers leurs morts, je dirais que ces cercueils suspendus ressemblent à des nids pour garder les corps des défunts dans leur « maison sans fumée ». Une paix règne dans cette grotte naturelle. Une prière monte à mes lèvres pour exprimer ma reconnaissance d’apprendre de leurs coutumes qui me paraissaient si barbares au début, pour en venir à ressentir cette paix qui pénètre jusque dans mes os.
À notre retour, les enfants demandent à nouveau de l’argent. Risal semble leur dire quelque chose qui les saisit, car plus un mot ne sort de leur bouche. Ils repartent même un peu piteux. Sans doute leur dire que quêter n’est pas une solution !
En admirant le buffle bien allongé dans la rizière, je me dis qu’après tout, la vie de buffle d’eau en est une de luxe et de pacha. Il broute toute la journée, regarde ce qui se passe alentour, se repose, mâche, rumine et recommence ainsi, toute la journée. Des aigrettes, des canards ou des oies, et parfois les trois en même temps, lui tiennent compagnie le temps de se nourrir à leur tour. Et puis, être égorgé, lorsque tu ne le sais pas, c’est rapide et ne dure que quelques minutes ! Il peut admirer, ce matin, les nuages blancs floconneux qui s’enlignent en une rangée unique pour nous annoncer la venue éventuelle des autres nuages plus foncés vers 13h00 et qu’il pleuvra sans doute vers 15h00, et ce, pendant une bonne heure.
Le grenier à riz, construit tout près de la maison, sert encore souvent, mais parfois, pas du tout. Il représente le statut social de la famille.
Aujourd’hui, découverte de la cuisine locale Toraja. Quelqu’un de l’agence est allé au marché pour acheter les ingrédients nécessaires pour mon cours de cuisine avec une famille locale. Ce village n’est pas visité par des touristes.
À notre arrivée, notre guide fait les présentations de la famille locale Bughi : la maman à qui appartient la maison, sa fille (cuisinière) et son dernier enfant. Elles nous accueillent chaleureusement par des sourires soulignés de mots Toraja.
Le but de cette rencontre est pour moi d’apprendre comment préparer et cuisiner la nourriture traditionnelle Toraja. Pendant 2h00, Lyna, Risal et moi alternons dans la préparation des mets : « papiong » au poulet, du pamarasan au porc, des légumes qui les accompagneront, ainsi que des riz rouge et noir préparés par la maman, ainsi que le dessert.
Risal aide au début afin de m’expliquer comment on fait pour couper le jeune tronc de bananier qui sent le concombre. C’est lui aussi qui pile l’ail au mortier, ainsi que le gingembre et l’échalote française.
La gastronomie de la région Toraja est différente de celle de l’Indonésie. La cuisine Toraja est connue pour le Papiong qui est du riz cuit avec du lait de coco dans une feuille de bananier et insérée dans du bambou et mise à cuire très lentement sur le feu alimenté d’écorces de coco séché. C’est délicieux ! Les papiongs peuvent être du riz blanc ou rouge ou le mixe des deux. On peut également trouver de la viande de poulet ou de porc avec des légumes cuits de la même façon.
Lyna le prépare avec des tranches fines provenant du tronc d’un jeune bananier, des épices, du poulet, plein de bons légumes, ail, gingembre, citronnelle et une base de poulet en sachet. C’est la tourtière Toraja. Ensuite, elle remplie avec Risal, deux pièces de bambou dont le dessus est fermé avec des feuilles de concombre. À deux reprises, il lui a fallu les enfoncer à nouveau, car la vapeur les soulève. On peut aller voir la recette internet sous le nom de « papiong ». J’ai quand même notée celle de Lyna.
Et le Pamarasan est cuisiné avec le fruit Pangi. C’est un ragoût composé ici de morceaux de porc frit, légumes et épices. Et la viande devient noire à cause du fruit Pangi. Dans la cuisine Toraja, il est possible de trouver trois types de riz : rouge, blanc et noir. Ce midi, nous avons la chance de goûter au rouge et au noir.
Rashni est le maître du feu et de la cuisson des deux tronçons de bambou. Ici, il chauffe le feu avec du bambou séché. Il les tourne en prenant deux feuilles dans les arbres tout proche, les tourne de quelques degrés, et ainsi de suite, tout le long de la cuisson qui dure environ 30 à 40 minutes. Ce qui fait dire que le met est prêt, c’est la couleur du bambou. Lorsqu’il devient presque calciné en son milieu extérieur, Rashni perce la base des deux bambous en les piquant avec le bout d’un énorme couteau à lame allongée. Un autre 10 minutes, et le tout est près. Il épluche donc les deux tronçons, en retirant la couche noire calcinée, et ce, en en faisant le tour au complet. Ainsi, il évite de se salir les mains en l’ouvrant. Ses feuilles d’arbre lui servent aussi à le tenir par le haut, tirer une languette de bambou d’où la vapeur très chaude s’échappe. Tout est bien cuit et ça sent drôlement bon.
Lyna et moi avons aussi préparé des haricots dont on enlève la fibre centrale en tirant à partir de la queue du haricot vert. Toute qu’une job ma Lyna ! En pays Toraja, on fait comme les Toraja ! Tirons, équeutons et coupons en tronçons, ces beaux haricots verts frais. Ensuite, nous tranchons des carottes aussi fines qu’une allumette, comme les aime mes deux amies Francine et moi.
Nous dégustons ces mets locaux avec la famille, Risal, Rashni, et trois des cinq enfants de Lyna âgée de 45 ans. Nous mangeons dans le Lumbung ou Alang Alang (endroit où les familles locales mangent habituellement) qui nous préserve du soleil. Avec ces préparations, nous avons mangé 5 adultes et trois enfants et il en reste encore pour un autre repas pour autant de convives.
Et pour dessert, des coupes de fruits frais : tamarella et fruits de la passion mélangés avec un peu de canne à sucre. Vraiment délicieux !
Il y a plein de patates douces tout autour de nous. Il ne suffit que de quelques patates plantées qui donneront, en se répandant par des rhizomes, un champ de patates. Les feuilles nourrissent les cochons. Des poules entourées de leurs petits se promènent en leur montrant comment se nourrir ou s’enfuir lorsque nous approchons.
J’ai la réponse à ma question au niveau du corps du mort qui peut rester dans la maison pendant plusieurs semaines. Dans les temps anciens, le corps du mort était enveloppé dans des écorces de bois, des herbes et du vinaigre. Mais après quelque temps, ça sentait beaucoup, pendant des semaines. Aujourd’hui, il se serve du « formol » pour le conserver. Ça veut dire que la famille vit avec le mort dans son lit jusqu’à ses funérailles. Ouf !
Dans le village de notre guide, un mort est encore allongé dans son cercueil depuis 15 ans, au sein de la maison familiale. Notre guide habite un îlot de 4 maisons Bughi au sein de sa belle-famille. Sa mère est décédée l’an passé et ses funérailles eurent lieu tout de suite après son décès. Sa sœur habite Célèbes et 2 de ses frères habitent Papoua (Papouasie). Son veuf de père préfère rester dans son village d’origine plutôt que de venir vivre en ville chez son fils. En 2008, sa grand-mère maternelle est décédée et son corps est resté 5 mois dans la maison avant d’avoir des funérailles.
A notre retour, Pascal demande de nous arrêter pour acheter des ramboutans et des bananes pour souper ce soir à notre cottage. Nous aimons bien cette formule et on s’en porte que mieux.
Une autre journée de découverte terminée. Nous rentrons et je ferai ma valise pour partir tôt demain matin : 08h00.
Selamat siang! Bonne journée ma famille et mes amis(e) xxx
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Jour 15 – Funérailles Toroja – arbre-tombeau bébés
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3 février, mardi, Lemo, Sulawesi - Hôtel Toraja Misiliana
La journée débute par un réveil un peu plus tardif : 07h30 – 08h00 qui se fait tout naturellement. Nous quitterons à 09h00 après le petit déjeuner à notre Hôtel Misiliana à Lemo. Rantepao est un peu plus au nord. Je dirais une quinzaine de minutes, soit 12 km de distance entre les deux. Je prépare notre linge à faire laver pour environ 25$. C’est très raisonnable comme prix comparé à ceux dans les grands hôtels où nous avons séjourné.
Ce matin, je découvre le jus de tamarella. Un fruit oblongue qui possède un intérieur semblable à la tomate, mais en plus ferme, pas plus gros qu’un petit avocat. On le coupe en deux et on retire la pulpe et les pépins avec une petite cuillère. J’ai choisi de boire le jus frais extrait ce matin. De couleur rouge vin, le goût est légèrement amer. Petrus, Pierre ou Peter, comme il me défile son prénom dans ces trois langues, m’assure qu’il est générateur de vitamine C très concentré. Chin, chin calcium! Allain avec deux « l » est plus discret et écoute une joute qui se dispute à la télé.
Ensuite, vient le fruit de la passion qui a la forme et la grosseur d’une lime. L’intérieur est habité d’une multitude de pépins enrobés d’une chaire molle délicieuse et sucrée.
Une petite omelette baveuse accompagnée d’une rôtie grillée seulement d’un côté (ici, c’est comme ça), d’un peu de confiture d’ananas, papaye et melon miel, et mon petit déjeuner est terminé. Le café est très noir mais il est loin d’être fort. Il est, disons, buvable. Une tasse suffit!
Que nous réserve cette journée ensoleillée! Mais oui! La météo annonce une journée jouant dans les 30oC à 32oC. On verra bien!
Richard débute notre journée en nous résumant son pays. Sulawesi compte 15 millions d'habitants qui parlent près de 40 langues, et les trois ethnies aux cultures parmi les plus fascinantes de l'archipel indonésien sont les Torajas, les Bugis et les Makassars. Les Bataks de Sumatra et les Torajas d’ici seraient originaires de Chine et possèdent les mêmes descendants. Ce que nous avaient effectivement parlé Effendi.
Richard nous résume l’horaire d’aujourd’hui : voir les différentes maisons Toraja et leurs symboles et la manière qu’elles sont construites, arrêter voir l’arbre où des corps d’enfants décédés, il y a une trentaine d’années, sont insérés au creux d’un arbre tara et si nous sommes chanceux, assister à des funérailles. Il s’est informé ce matin, mais personne ne savait s’il y avait eu un décès dans les derniers jours.
Dans cette région, dont les paysages sont constitués de rizières en terrasses, les vivants honorent leurs défunts par des cérémonies funéraires qui ont fait, en quelque sorte, la réputation du Tana Toraja (Terre des Rois Célestes). Elles sont les plus fastueuses d’Indonésie. C’est ce que j’avais lu! Comment est-ce possible?
Nous prenons la route pour monter admirer les maisons de construction Toraja. En route, Richard arrête un camion plein de monde afin de savoir s’il y a une funéraire aujourd’hui. Ce peuple Toraja est réputé pour ses funérailles exceptionnelles basées sur des rituels animistes. Non, on ne pense pas qu’il y ait des funérailles. Rashni bifurque pour prendre un petit chemin de vache qui nous amènera au site désiré. Ah! Mais, que voyons-nous? Des funérailles prennent place. Nous descendons de la voiture pour aller voir ce qui se passe.
Quatre buffles, encore tout chauds, viennent d’être égorgés au beau milieu de la route. Le sang fut recueilli, mais la balance qui s’écoule de leurs corps, descend la route pour coaguler en chemin.
Des hommes équipés de couteaux énormes, de machettes et d’autres outils qui servent à découper l’animal, en enlevant la peau en premier qui est récupérée pour en faire des articles utiles. Un autre homme enlève les deux fesses de manière chirurgicale. Vraiment! Pas une goutte de sang. Seulement un trou béant où apparaît une graisse blanche. On ne dirait jamais qu’il y avait eu une fesse à cet endroit. Un autre, coupe les sabots, un autre la queue et un autre sépare la peau de la chair au niveau de la tête, mais ne la garde attachée au corps.
Il en est ainsi du corps des quatre buffles d’âge différent. On peut dire l’âge à la grosseur et la longueur des cornes.
Au début, seulement les membres de la famille étaient là avec certains villageois. À mesure que l’heure avance, des européens et des américains s’ajoutent au groupe.
Étant Toraja lui-même ainsi que Rashni, il nous rassure en nous disant que les Toraja sont sortis de leur long isolement que depuis le début du siècle dernier, et aujourd’hui encore, adhèrent à leurs anciennes croyances, rites et traditions, bien que beaucoup de ces gens soient modernisés ou ont embrassé le christianisme.
Une fois le choc passé de voir cet amas de chair étendue sur la route où le peuple et touristes mélangés regardent avec différentes expressions sur le visage, je me calme et décide de participer dans le sens de comprendre, questionner et apprendre d’eux.
Ces cérémonies funéraires élaborées et complexes s'accompagnent de sacrifices de buffles et de cochon. Aujourd’hui cinq cochons furent ficelés comme des boudins à une tige de bambou afin de les retenir de la tête au pied, prêt à être égorgés à leur tour. Ils seront sacrifiés après que les buffles soient dépecés et les morceaux distribués aux familles assises dans une habitation temporaire construite exprès pour ces funérailles. Des numéros indiquent où chaque famille prendra place afin de faire cuire le morceau qui lui est attribué, selon le rang, l’importance soit dans le village ou au sein de la famille. Il semble y avoir une variété de raisons qui accompagne cette distribution. Je me demande bien qu’elle famille aura les « t…….. » et pourquoi? Bon!
Suivant la classe sociale du défunt, plusieurs buffles seront sacrifiés pour permettre à l'âme du mort de s'échapper, des prières, des festins et des danses, et les processions peuvent s’étaler souvent sur plus de 5 jours et impliquer des villages entiers. Les défunts sont ensuite placés dans une niche creusée dans la roche et gardée par des effigies en bois, des Tau Tau prononcées Tao Tao, à moins que la sépulture ne soit suspendue à flanc de colline ou dans un arbre. Tout dépend de la richesse de la personne décédée. Ici, on ne sait pas! Naturellement, les autres ethnies musulmanes, choisissent d’être soit enterrées ou d’avoir un mausolée.
Ce ne sont pas seulement des moments de deuil, mais des événements pour renouveler les liens familiaux et veiller à ce que l’unité continue entre les villages et les communautés. Les familles s'endettent parfois pour des générations à construire les nombreux pavillons provisoires qui accueilleront les centaines d'invités venus de tout l'archipel. Nos photos vous aideront à comprendre ce que nous avons vécu avec émotion mélangée de curiosités un peu morbides.
À mesure que se déroule la cérémonie, le dépeçage, la procession des familles nommées à se présenter dans la maison funéraire, les enfants jouent et rient et demandent à être photographiés. Ils sont mignons comme tout dans cette innocence de la vie et de la mort.
Richard commente souvent ce qui se passe. Depuis la venue des Hollandais, beaucoup de changements furent apportés par les Toraja dans leurs croyances, mais le rituel funéraire demeure ancestral et est célébré comme dans le temps des Anciens mais avec moins de vaste.
Pour certaines raisons d’économie, il est possible que les morts ne soient pas enterrés immédiatement, mais soient conservés pendant des mois, parfois pendant des années, dans la maison ancestrale jusqu’à ce que temps et argent le permettent afin d’offrir des funérailles convenables.
La personne décédée était âgée début soixantaine et ce sont ses reins qui ont lâchés. Un jeune homme originaire d’Atlanta, USA, habite ici à Lemo depuis un an. Le décédé était son voisin. Il est ici avec sa compagne et une fille est née, Abigail, à Jakarta. Ils demeurent à Sulawesi pour une autre année. Il semble servir de guide non officiel pour s’amasser des sous.
Les Bugi et les Makassar, étant de pratique musulmane, enterrent leur mort le jour même. D’autres cérémonies ont lieu aussi lors des naissances, des mariages, des récoltes, pour célébrer la vie. Là aussi, le sacrifice d’animaux est pratiqué. Ce sont des sacrés fêtards ces Toraja!
Le rituel de la cérémonie funéraire semble vouloir prendre une autre tangente selon notre guide. Les jeunes d’aujourd’hui ne veulent plus que cette cérémonie soit basée seulement sur le respect des aînés, du chef du village ou du plus noble. Ils veulent avoir les mêmes égards pourvu qu’ils aient les moyens de payer même s’ils n’y a aucune noblesse dans la famille. De cette manière, le prestige devient accessible à tous dans ces moments de reconnaissance sociale. Il y a toujours eu une certaine forme de compétions dans ces rituels funéraires, mais c’était le pouvoir de la noblesse qui l’emportait sur la majorité. Aujourd’hui, c’est le pouvoir de l’argent.
Dans l’ordre des processions, les femmes habillées de costumes identiques sont celles qui préparent le thé, offrent les biscuits et s’occupent du service offert à la famille et aux invités. Le chef du village, souvent l’homme le plus âgé, ouvre la marche avec son bâton de pèlerin.
Restant dans le même ordre d’idée, nous marchons pour nous rendre sur un site funéraire ou nous découvrons les Tau Tau, ces effigies grandeur nature, qui se tiennent debout dans une rangée, sur un balcon, avec le visage du mort gravé dans un masque afin de le reconnaître parmi les autres Tau Tau. Ils regardent sans les voir les champs de riz à leurs pieds. Ça prend quand même un bon 6 à 7 mois pour creuser, dans la pierre, une niche de 3 m x 4 m. Les Torajas appellent cette niche « la maison sans fumée » alors que la maison vivante, est celle avec de la fumée donc avec des activités quotidiennes.
Richard nous parle que l’âme monte dans l’astral lors du décès et que les sacrifices permettent ainsi à l’âme de s’élever au-dessus de l’astral. Plus le nombre d’animaux sacrifiés est important, plus l’âme s’élève rapidement. Pauvre pauvres, va! Lorsque les parents ne peuvent payer les funéraires, ce sont les enfants qui prennent la relève. Chaque village a ses propres grottes.
Nous traversons des rizières à pied sous un soleil de plomb d’au moins 30oC et plus et il est midi. Il fait drôlement chaud. Vite l’ombre pour quelques minutes. La culture de la patate douce se mélange à celle du maïs dans les jardins familiaux. La feuille nourrit les cochons. Dans un arbre, nous pouvons voir le fruit panghi. Son écorce séché sert à épicer des mets (pamarasan), son noyau séché donne une noix succulente et le fruit est énorme et délicieux! Pratique cet immense fruit! Richard reconnaît s’il est prêt à être récolté, juste à l’odeur.
Nous allons maintenant visiter l’arbre-tombes de bébés décédés. C’est un immense tara dans lequel furent creusés la tombe pour ces bébés décédés. Le Toraja disait que l’enfant était nourri par le centre de l’arbre car sa sève ressemble à du lait et ainsi l’arbre se développera autour des corps morts, leur donnant ainsi une autre forme de vie. Mais les Hollandais ont coupé court à ce rituel, qui selon eux, était inapproprié. Le trou sont bouchés par des feuilles de bambou qui une fois séché adhérent à l’arbre. Pascal et moi saluons notre Kira d’amour. Il n’existe que trois arbres comme ça dans la région des Torajas.
C’est là que j’achète mes premiers souvenirs à Vicky et à Valérie. Du bambou sculpté pour enfermer les gousses de vanille et un autre pour y entreposer 5 épices cueillies ici : cardamone, poivre, clous de girofle, anis étoilée et des noix de muscade. Ils sont jolis comme tout.
Nous dînons au resto Panorama. Nous n’avons pas d’appétit. À chaque jour, nous diminuons beaucoup nos portions. La chaleur nous affecte beaucoup et à 16h00, nous désirons rentrer « à la maison », car nous sommes au Misiliana pour 5 nuits.
Nous avons jasé avec des Alsaciens déménagés, depuis 8 ans, dans la région de Marseille, en Ardèche, car la dame a des problèmes de respiration. Ils voyagent désormais comme nous : guide et chauffeur privés.
Nous quittons pour aller voir d’autres maisons Toraja au village Ke’te Kesu où une rangée de tongkoman joliment décorées – maisons ancestrales – et les granges de riz (Toraja alang) se côtoient dans un site de verdure et de rizières. C’est la maison typique dont le toit en forme de selle, rappelle les cornes de buffle. Les murs des maisons sont joliment décorés avec des motifs abstraits et géométriques de couleurs noir, rouge et blanc.
Nous n’osons le dire à Richard, mais la fatigue a gagné sur l’intérêt. Nous prenons quelques photos et c’est là qu’il s’aperçoit que nous ne posons plus de question. Allez, hop, à la maison! Oui, oui, oui…Il sourit et se retourne. Discret notre Richard et attentif notre Rashni. Il m’enseigne des mots indonésiens lorsque je décide de rester dans la voiture pendant que Pascal descend capter des images indonésiennes. Ah! Mon beau Rashni Guichard!
Aussitôt arrivés, on s’est couché. Pascal dort encore à 20h00 alors que je me suis levé pour accueillir nos vêtements propres qui viennent d’être livrés à 17h00. Super!
Bizzzz xxx
Pst : à 15h00 le ciel se couvre. Je demande la traduction du mot pluie : hunan je crois… il me faudra vérifier. 16h00 pile : elle tombe pour nous ramener un peu de fraîcheur. Elle tambourine au rythme des mots tapés sur le clavier.
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Jour 8 – Villages Batak – Lac Toba
Author RaymondePublished on Leave a comment on Jour 8 – Villages Batak – Lac Toba
27 janvier - Mardi - Villages Batak, lac Toba (Sumatra) - Toba Cottages
Petit déjeuner plein de fruits frais, papaye sucrée, ananas, banane, mandarine, fromage, plusieurs sortes de pains allemands, omelette, riz frit au poulet et légumes, crêpes bien rôties cette fois, confitures maison, etc. Je le dis, nous sommes au paradis.
En écrivant, je me dis qu’il y a bien quelque chose qui me déplait ou qui ne va pas : bien oui! J’y vais par gradation : J’ai horreur d’être interpellée « mama » par les vendeuses de « souk », je déteste la toilette publique turque et le plancher mouillé où j’arrive à mouiller le bas de mes pantalons malgré ma pose acrobatique semi-penchée, je n’aime pas les crêpes et les œufs caoutchoutés et il me faut accepter les différences, qui parfois, à la fin de la journée, fatiguée, je les enverrais chi.. , ce qui ne représente que 2% du voyage, et encore! Bon!
Le café est délicieux et je jase avec un couple hollandais qui est venu au mariage de leur fils à Medan. Il s’est marié en Hollande mais ayant pris épouse chinoise originaire de Medan, il se remarie ici. Deux jours de noces pour la parenté qui compte 400 invités. Moi qui pensais que nous faisions de « grosses noces ».
Une merveille née d’une catastrophe naturelle
Hier, notre chauffeur a serpenté dans les hauteurs pour nous offrir une vue spectaculaire sur le fameux lac Toba. Nous dînons pour ensuite prendre le ferry pour nous rendre sur l’île de Samosir.
Au cœur du lac Toba se trouve l’île Samosir, une île, dans un lac, sur une île : direction le nord de Sumatra (qui elle-même est la plus grande île de l’archipel d’Indonésie, et la sixième plus grande île du monde).
Niché à 2 157 mètres d’altitude, le lac Toba impressionne par ses dimensions : 100 km de long et 30 km de large ! Époustouflant, mais pas autant que son histoire. Il y a quelques 75 000 ans, le super volcan Toba entre en éruption. Selon différentes estimations scientifiques, l’éruption dura deux semaines et des débris furent crachés dans un rayon de 3 000 km. Résultat : le lac et l’île où nous sommes. Le prix : l’extinction de la quasi-totalité de la faune et de la flore indonésiennes, une baisse globale des températures autour du globe, une période glaciaire de 1 000 ans, et la réduction de la population humaine à quelques milliers d’individus. Incroyable!
Le lac est ce qui reste du cratère effondré. C'est plus grand lac d’Asie du Sud-est. Le lac atteint 450m de profondeur.
On estime que les matériaux volcaniques qui ont été lancés à la montagne totalisant 2 800 km3 sur 800 km3 de roches et des cendres volcaniques qui, selon les estimations ont été soufflé (vent) à l’ouest pendant 2 semaines. Une remontée du fond a ensuite créé la grande île de Samosir qui apparaît au milieu du lac. Certains sismologues redoutent apparemment un nouveau séisme dans cette région.
En faite, cette ile fut créée par l'homme quand celui-ci a décidé de creuser un petit canal séparant ainsi cette bande de terre qui s'avançait dans le lac du reste des terres de Sumatra. Et c'est en faisant le tour qu'on voit clairement l'origine volcanique du lac Toba : nous sommes dans le cratère de l'ancien volcan. D'ou les jolies montagnes qui entourent le lac. Et dans la partie ouest du Lac, à l'endroit où les hommes ont creusé le canal, nous sommes très près de la côte, ce qui nous offre des vues à couper le souffle. Un spectacle fabuleux pour le plaisir des yeux !
Nous débutons par Ambarita où se trouve le Palais de Justice des anciens animistes du clan Batak. Nous traversons d’abord le musée représenté par des maisons de nobles et des maisons du peuple Batak. Ensuite, toute une série de procédure à partir du jugement, de la mise en prison pour se terminer par la mort de l’inculpé, selon le calendrier Batak basé sur l’astronomie et les cycles de la Lune, décrit par les vestiges qui en reste, dont les sièges en pierre et les instruments utilisés durant le processus de mise à mort. Le signe du Scorpion leur donnait du fil à retordre afin de trouver une date qui évite de semer le mauvais sort.
Depuis l’entrée sur le site, je suis surprise par la ressemblance des visages incas ou mayas. Plus je vois les différentes sculptures, plus je me sens en Amérique du Sud. Entre la section du jugement et celle de la mise à mort, l’accusé traversait un corridor où des pierres sont superposées de la manière inca ou maya.
Il nous faut, malheureusement, traversé un « souk » où la sollicitation est de rigueur. Je trouve un sac qui me plait et qui m’éviterait de porter ma sacoche de voyage. Je paie car je crois qu’il est en cuir. Je le montre à Pascal. Mais non! C’est du toc. Je retourne me faire rembourser de peine et de misère.
En marchant avec Effendy, nous avons un cours de botanique très intéressant. L’arbre Kamiri qui produit le fruit karité dont un fabrique le fameux beurre si populaire auprès des femmes, l’arbre qui produit le durian qui pue tant mais qui est délicieux, l’arbre où pendent des fruits de la passion, l’arbre qui produit les fleurs en bouton qui deviennent des clous de girofles, des graines de cacao qui sèchent au soleil et qu’une vieille femme édentée à la bouche rouge du bétel mâché avec du tabac brassent les cabosses le allègrement.
Sur plusieurs terre se trouve le tombeau familial qui peut compter jusqu’à 12 niveaux. Il est l’arbre généalogique mortuaire des descendants du propriétaire de ce terrain. Les femmes et les enfants sont aussi enterrés dans ce tombeau, mais sur le même niveau que l’homme décédé qui porte l’héritage de la descendance. Il y a en a de magnifiques ayant la forme des maisons Batak.
En plus, ce tombeau est une protection pour garder la terre dans la famille, car la croyance est que son âme s’y trouve. Ça dissuade les acheteurs potentiels car c’est une croyance du peuple Batak ancrée dans la tradition la plus pure des clans.
Nous quittons pour Simanindo. La pisciculture que se pratique ici comprend la carpe et le tilapia. Avant le début de la danse traditionnelle, je jase à nouveau avec les hollandais. Ils ont un chauffeur mais pas de guide.
Après quelques séquences annoncées par un « crieur », je réalise que cette danse est celle qui représente la vie de la naissance à la mort. J’ignore combien de donations Pascal a fait depuis hier, mais à chaque endroit visité, on demande une « donation ». Ça serait gênant de ne pas le faire et en même temps, ça montre notre appréciation. D’un autre côté, nous passons notre temps les mains dans les poches qui donne un sentiment d’exploitation du touriste. Je sais que je suis chanceuse mais c’est quand même tannant. Une autre chose à travailler ma Raymonde!
Effendy nous offre de marcher un peu vers le lac alors qu’il fume sa cigarette. Nous passons devant la maison du roi. Du roi??? Mais quel roi? C’est le chef de la région issue de la famille noble, de descendant en descendant, et qui vit du travail de ses sujets. C’est un entrepreneur comme la reine d’Angleterre. Il est respecté et il représente une valeur morale pour le peuple Batak. Ce noble a étudié à l’extérieur et est revenu homme d’affaire. Son rôle n’est pas administratif mais bien moral. Il m’en manque un bout pour bien comprendre. L’adage « Il vaut mieux être roi dans son pays que valet dans un château » s’applique bien ici.
Effendy nous montre, dans la nature, en coupant une feuille et en la frippant, la citronnelle et le clou de girofle. Elle porte l’odeur de ses fruits, et chocolat signifie eau sale! Ben voyons donc! Ce fruit fut amené à Sumatra au début des années 1980. Aujourd’hui, le chocolat est produit principalement pour Nestlé et Philippe Maurice, le producteur de tabac international.
L’arbre produit ses premiers fruits après 3 ans de croissance. Des fleurs se forment sur le tronc de l’arbre, fleurit, et après 45 jours, elles produisent le fruit qui contient 3 noyaux à l’intérieur de lesquels se trouve la graine de cacao.
La péninsule où nous sommes se nomme TukTuk qui veut dire « gueule du chien » dû à sa forme particulière.
Je demande à Effandy si nous pouvons manger dan un petit resto local. Oui, pas de problème. Nous sommes au New Tomok. Sympa et la nourriture délicieuse. Pascal affectionne le goreng ayam (riz frit et une cuisse de poulet) et moi la soupe aux légumes et poulet en morceaux coupés à la façon asiatique : la peau et les os indiquent que c’est bien de la carcasse du poulet, mais il faut chercher la viande. Elle est par contre vraiment délicieuse : 8$ pour les deux, incluant un Coke, ça va! Djoko mange au resto musulman en face.
Nous repartons pour Tomok qui signifie mort et la route arrête ici. C’est là que se trouvent les sarcophages de 3 rois Batak animistes du clan Sida Butar, nom que porte aussi le village. C’est un de ses descendants qui travaille comme surveillant et voit aussi à l’entretien. Il prend son rôle très au sérieux. Il nous faut porter un tissu que nous portons sur l’épaule droite, tout comme les danseurs traditionnels de cet avant-midi.
Le premier roi est décédé vers l’âge de 120 ans et il ne voulait pas être enterré, d’où la présence de ces sarcophages en pierre de la montagne du coin. Ompu Sorre Sida Butar.
Le 2e roi porte le nom de son grand-père Maibatu Sidar Butar. Ici, j’imagine que son grand-père n’était pas roi, vu qu’il est le fils du premier roi. Bon! On dit qu’il était le plus beau et le plus puissant. Il a agrandit le territoire par ses conquêtes, et comme Salomon, il n’a jamais coupé ses cheveux de la naissance à sa mort. On dit qu’il a été amoureux d’une femme qu’il a aimé toute sa vie mais qu’il n’a jamais pu épouser. Le roi épousa une autre femme avec de gros seins afin qu’elle puisse nourrir sa descendance. C’était le premier critère d’acceptation. Les petites maigres n’avaient pas grande chance, à moins, que comme moi, à 17 ans déjà j’aurais pu être la mère de sa descendance. Ouf!
Le 3e roi était chrétien.
Nous revenons à notre jardin d’eden vers 14h30. Je monte dans la garçonnière Batak qui donne une vue magnifique sur la région. Aucun bruit, seulement le clapotement des poissons qui sautent dans l’eau pour venir manger les insectes à la surface de l’eau ainsi que la nourriture que des passagers d’un bateau autobus jettent à l’eau.
Le soleil reste de rigueur malgré l’annonce, ce matin, d’une journée de pluie à venir. Non, non! Pascal est avec nous. Une autre journée de plaisir s’achève. Demain, route, vol vers Jakarta et transfert pour Yogiakarta, suivi d’une journée d’arrêt! Mes oreilles en ont besoin. Beaucoup d’informations en peu de temps sur des cultures tellement différentes de la mienne. Un peu de repos me fera du bien.