27 février 2013
Nous avons visité beaucoup de villes et de sites avec, chaque fois, des guides différents. Il est donc normal lorsque nous arrivons dans un nouvel endroit comme Phnom Penh, la capitale du Cambodge, que nous soyons un tout petit peu anxieux quant à la suite des évènement Beaucoup en effet dépend du guide car s'il nous est sympathique, immédiatement notre joie de vivre l'emporte et nous lui faisons totalement confiance. C'est ce qui nous est arrivé à Siem Reap. Allait-il en être de même à Phnom Penh?
Dès notre premier contact à l'aéroport, ce grand gars nous a charmé par son sourire et son style "rigolo" mais dans le bon sens du terme. Dès qu'il trouve un bon jeu de mot ou une bonne blague a nous dire, il le fait en pouffant de rire. Nous allons très bien nous entendre car nous aussi nous aimons rigoler!
Un autre point que nous apprécions de notre guide, c'est qu'il adapte nos visites à nos désirs... et les devance même. Ainsi, ce matin, alors que la journée s'annonçait encore extrêmement chaude, il nous a proposé de faire les visites en matinée et de retourner à l'hôtel pour nous reposer en après-midi quitte à reprendre vers 16h00 alors que la chaleur sera retombée. Aussitôt dit aussitôt accepté car Raymonde et moi voulions avoir une couple d'heures de libre aujourd'hui pour nous offrir un autre massage.
Les visites
L'avant-midi a donc été consacrée à la visite du magnifique palais royal, de la pagode d'argent, du musée national et de la pagode sur la colline de la dame qui a donné son nom à la ville et dont l'immense stupa blanc est, comme la tour Eiffel à Paris, la signature iconique de Phnom Penh. Cette colline est aussi le point zéro des distances au Cambodge.
Après le lunch, nous sommes revenus à notre hôtel Sunway vers midi trente pour immédiatement aller au spa pour nos massages. Cette fois-ci, j'ai choisi un massage suédois de deux heures: j'avais le goût de me faire masser à l'huile doucement et sans douleur car l'expérience des massages thaïlandais est terminée: se faire écraser les muscles aux endroits les plus douloureux relève malheureusement du masochisme donc très peu pour moi!
LE GÉNOCIDE CAMBODGIEN
Sopheap est revenu nous chercher à 16h00 pour la visite du musée du génocide qui a été installé dans la prison S-21, un ancien lycée que les Khmers rouges avaient transformé en équipement de torture sadique et cruel sans bon sens. 15 000 cambodgiens hommes, femmes et enfants, ont été tués ici. Des millions dans le pays tout entier. Raymonde n'a pas participé à la visite et je la comprend car même pour moi ce fut une expérience terrible que de voir jusqu'où la cruauté humaine peut aller sous prétexte que les ordres viennent d'en haut, encore la même raison qu'avaient invoqué les criminels nazi responsables des camps d'extermination lors de la deuxième guerre mondiale.
C'est avec horreur que l'on voit les milliers de photos des victimes innocentes, les instruments de torture, les cellules d'isolement, les peintures réalisées par les survivants mais surtout les deux grandes armoires contenant les crânes et les ossements de quelques unes des victimes retirées des fosses communes. Si vous voulez en savoir plus sur ce génocide, louez le film «Killing Fields» en version française: vous ne pourrez rester indifférents à ce que le peuple cambodgien a vécu sous le régime de Pol Pot.
Croisière & confidences sur le Mékong
Nous avons terminé la journée en effectuant une croisière sur le Mékong au crépuscule sur notre bateau spécialement nolisé pour nous deux. Nous avons profité de cette heure de tranquillité pour en savoir plus sur notre guide qui a eu à souffrir énormément lui-aussi de ce génocide car son père était enseignant et maire du petit village de campagne où sa famille demeurait. Il a été le premier à être exécuté par les Khmers rouges qui s'en prenaient irrémédiablement à tous les intellectuels.
C'est sa mère qui a dû par la suite pourvoir aux besoins de ses deux fils orphelins en les mettant au travail dans les champs. Ils ont déménagé plus tard à Phnom Penh où elle s'est trouvé du travail dans une usine de tuyaux de caoutchouc. Son maigre salaire a servi à nourrir sa famille et à faire faire des études à Sopheap et son frère afin de respecter les dernières volontés de son mari qui voulait voir ses enfants éduqués afin qu'ils aient une meilleure vie. Un témoignage émouvant et touchant de quelqu'un qui a connu l'horreur.
Demain matin, nous quittons pour la Chine avec une première étape à Hong Kong.
POUR EN SAVOIR PLUS SUR CETTE JOURNÉE :
Le Jour 27 sur le blogue de Raymonde.