Sumatra, 24 janvier 2015
Voici un épisode de la série «VOYAGER C'EST AUSSI CELA!»
Saga à Sumatra : pièce en 2 actes où un voyageur prouve une fois de plus qu’un malheur n’arrive jamais seul!
ACTE 1 : EN VITESSSE!
Vers la fin de la visite d’un marché publique, de soudains gargouillements gastriques me font actionner une alerte jaune en vue d’un urgent besoin d’une toilette. Je demande à Effendy de m’en trouver une. «Impossible, ici.» me dit-il. «Nous allons arrêter dans une station-service à 10 minutes d’ici. Vous pourrez tenir?». Ai-je le choix? 20 minutes plus tard (eh oui!) nous arrivons enfin à l’endroit fatidique où je cours à la toilette.
Surprise! Une toilette turque!
Pour ceux qui ne le savent pas, après le buisson inventé par Adam et Ève, la toilette turque est l’équipement le plus répandu en Orient. C’est une patente de merde avec un trou encastré dans le plancher où les fidèles font leur offrande accroupis sur les talons comme un macaque.
C’est donc sans arrière-pensée aucune que je m’exécute rapidement à mon plus grand soulagement, deux fois plutôt qu’une. Ah! Enfin délivré!
Oh! Malheur!
La toilette turque n’a pas d’indication Avant-Arrière et, dans ma hâte, je me suis exécuté à contre-sens. Le désastre est sur le plancher! Rien dans le trou! Avec la louche qui fait office de chasse d'eau, je réussi à tout remettre dans le trou mais ma provision de kleenex y a passé et je n'ai pas fini de nettoyer.
Je sort et passe en vitesse devant Raymonde et Effendy pour aller chercher d'autre kleenex au véhicule. «Je dois y retourner!» leur dis-je en revenant à la toilette. J'y entre mais déjà un préposé est en train de terminer mon «ouvrage» avec une «moppe». Je lui refile un 10 000 IDR (1$) et retourne au véhicule rassurer mes compagnons de voyage que tout est maintenant sous contrôle.
ACTE 2 : EMPRISONNÉ!
Une couple d’heures plus tard, nous arrivons à notre hôtel à Bukit Lawang pour notre excursion dans la jungle à la recherche des orangs-outans. Une autre alerte est en cours depuis plusieurs minutes et seuls les encouragements d’Effendy parviennent à me convaincre de la délivrance prochaine.
Dès mon entrée dans la chambre, je me débarrasse de tout ce que j’ai sur moi et me précipite à la course vers la toilette moderne qui l’équipe. Pendant ce temps, Raymonde est partie dîner car je lui ai dit qu’avec mes problèmes gastriques je n’irai malheureusement pas à l’excursion cet après-midi préférant me coucher pour récupérer.
Mais, comme vous vous en doutez bien, un malheur n’arrive jamais seul et je l’ai constaté rapidement en voulant sortir de la toilette : impossible! La poignée est brisée et la penne est bloquée. Me voila prisonnier de la toilette et Raymonde qui ne reviendra pas avant 3-4 heures.
Tabarnouche!
Je forcerais bien la porte mais les dégâts seraient considérables. C’est dans des moments comme celui-là qu’on regrette de ne pas être Sikh et d’avoir sur soi en permanence le fameux couteaux courbé, le kippa. Pour un ingénieur en mécanique comme moi, dans la condition où je suis présentement, je me convertirais subito presto à toute religion qui prônerait le port sur soi d’un tournevis bien pointu comme symbole ostentatoire!
Réfléchissons : comme je n’ai pas de couteau Sikh ni de tournevis, que pourrais-je utiliser pour m’évader d’ici?
Comme nous sommes dans un EcoLodge, un grand récipient remplis de roches et de galets soutient 3-4 pots de plantes décoratives. Les galets sont trop épais et trop courts pour m’être le moindrement utiles.
On dit qu’on a tous les outils en soi pour réussir dans la vie : c’est ce qui m’a sauvé. La tige de la boucle de ma ceinture. Après quelques essaies j’ai finalement pu faire bouger la penne suffisamment pour me délivrer de ma fâcheuse position.
Et juste comme je sortais de ma prison, voilà mon amour de Raymonde qui, avant de partir en excursion, revient à la chambre pour voir si je filais mieux!
Merde de merde!
FIN
LA CARTE
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Tu nous fais tordre de rire ce matin!!! Il me semble que je te vois derrière la porte !!! On a bien ri...
Oh là là Pascal que de belles aventures. Nicolas et moi avons tellement ri aussi. Bonne continuitéxxx