Bukit Lawang, 24 janvier 2015
Nous ne sommes pas encore totalement remis de notre décalage horaire et la conséquence est que nous nous réveillons toujours vers 5h00 du matin mais nous nous en accommodons. Le buffet-déjeuner était à la hauteur de la réputation de cet hôtel. Effendy est arrivé avec quelques minutes de retard à cause du trafic matinal.
Nous avons pris la route vers 8h45 en direction de Bulkit Lawag, notre destination pour aujourd’hui. Au début la route était très belle et nous filions à vive allure. Un premier arrêt dans un marché public nous a remémoré bien des images et des senteurs déjà vécues dans nos voyages précédents en Asie. Un début de «turista» a quelque peu perturbé cet avant-midi comme vous pourrez le lire sur l’article suivant.
Un nouvel épisode de la série
«VOYAGER C'EST AUSSI CELA»
Saga à Sumatra
Nous avons ensuite traversé une région dédiée à la culture des palmiers à huile et c’est là que tout s’est gâté. Les lourds camions qui transportent les dates vers l’immense usine de transformation située à quelques kilomètres de Kuala ont défoncé la route à de multiples endroits et personne n’a encore pensé à la refaire. Nous avons alors participé à une danse, une java peut-être, entre notre vanette tentant de franchir les obstacles et les autres véhicules venant en sens inverse qui tentaient de faire la même chose que nous mais sans nous toucher. J’ai trouvé notre chauffeur Djoko vraiment formidable dans ces opérations.
Nous sommes arrivés à Bukit Lawang vers 11h00. Comme notre hôtel EcoLodge est situé de l’autre coté de la bruyante rivière Bohokok et qu’il n’existe pas de pont pour la traverser avec le véhicule, nous avons fait appel aux porteurs locaux qui ont transporter nos valises à notre chambre en empruntant un pont suspendu pour piétons seulement. Fallait pas avoir le vertige!
Pendant que je régle mes troubles intestinaux à la chambre, Raymonde est allé dîner avec notre guide au resto situé sur le même terrain que l’hôtel. Selon elle, la combinaison qualité/prix est vraiment correcte ici.
Dans la chambre, tout est au minimum : pas de clim, pas de frigo. Juste un grand lit avec une moustiquaire et une toilette. Pas de douche ni eau chaude mais un tuyau de bambou fixé au mur par lequel une eau «fraiche» s’écoule. Il suffit de remplir un récipient et de nous en asperger. Très rudimentaire comme installation mais le lit est confortable et c’est ce qui compte pour nous. Pour la connexion WiFi, elle est disponible gratuitement au resto.
Ayant finalement surmonté mes indispositions intestinales, j’ai décidé d’aller avec Raymonde a la recherche des ourangs-outans. Un guide local nous est assigné, Sougen, mais il se fait appeler «Sugar». Il est charmant. Il a les traits d’un amérindien de chez-nous et une grande connaissance de la nature doublée d’un respect tout aussi grand pour sa préservation.
Départ à 14 heures vers la jungle, la vraie de vraie! Après avoir gravi une montagne dans un sentier avec des marches faites de bambous, nous avons continué sur un plateau pour redescendre et remonter plusieurs fois mais les marches avaient disparu et le sentier serpentais la montagne et nous devions contourner des arbres morts, enjamber des lianes trainantes sur le sol tout en évitant de se tordre la cheville sur une racine d’arbre découverte.
Comme ma condition physique n’est plus ce qu’elle était, à chaque fois qu’on descend une pente je me disait qu’il faudrait la remonter au retour! Rien de bien réjouissant comme pensée! De plus, nous n’étions absolument pas certains de voir des ourangs-outans car ils sont maintenant en liberté et vont et viennent dans un grand territoire. Notre guide nous rassure et nous dit que son copain qui l’accompagne et qu’il a envoyé en éclaireur devant nous en a vu ce matin et que nous avons de très fortes chances d’en voir.
Nous avons fait plusieurs arrêts en chemin pour permettre à notre guide de nous expliquer les plantes de la jungle et ses habitants. La première partie du trek s’est faite en partie au soleil et je transpirais beaucoup. Nous nous sommes arrêtés quatre ou cinq fois et Songen ramassait alors de grosses feuilles séchées et nous «ventillait» avec elles! Incroyable et assez dérangeant il faut l’avouer. Mais plus nous nous enfoncions dans la jungle, moins le soleil plombait et plus c’était fraisl
Après une heure et demie de marche, l’assistant appelle Songen sur son cellulaire pour lui dire qu’il est en compagnie d’une mère et de son petit! Hourrah! Nous croisons alors une autre groupe qui revient d’un long trek : ils sont partis ce matin à 8h00 et ont vu quatre ourang-outans. Quelques minutes plus tard nous faisons contact avec la femelle Ratna et son petit de 6 ans. Elle est enceinte à nouveau. Songen nous explique que le groupe croisé tout à l’heure avait vu ces animaux plus tôt dans la journée mais a un kilomètre plus loin. Tout indique qu’ils les ont suivi et les ont rapproché de nous. Comme nous sommes chanceux!
Alors que nous pensions les voir avec nos jumelles, c’est tout le contraire qui s’est produit : l’assistant-guide avait apporté des bananes et de la canne à sucre dans son sac à dos et c’est avec cela qu’il les a fait venir tranquillement jusqu'à nous. La femelle Ratna, plus habituée aux contacts humains, s’est mêlée à nous alors que son rejeton se tenait à distance sur un arbre voisin. Il est bien venu voir sa mère une couple de fois mais il repartait dès que nous approchions.
Ce furent des moments magiques, extraordinaires, exceptionnels! Combien de fois Raymonde, elle qui réalisait un rêve, s’est exclamée en disant combien nous étions chanceux de vivre ces événements… et je suis entièrement d’accord avec elle.
Le chemin du retour fut pas mal plus court sous mes pas et mon premier arrêt fut au resto où je me suis payé une belle grosse bière Bintang! Mon Dieu qu’elle était délicieuse!
Voilà pour cette extraordinaire journée!
LA CARTE
Itinéraire du voyage
NAVIGUER SUR NOS BLOGUES
Vous pouvez aussi suivre ce voyage sur le blogue ASIE RAY qui apporte une autre dimension à ce périple par la touche toute personnelle de Raymonde de raconter nos péripéties!
Pour la version «cartésienne» de ce voyage, ne manquez pas de consulter le blogue ASIE que Pascal rédige minutieusement au jour le jour!